Covid-19 : comment la Corse est-elle passée de bonne à mauvaise élève ?

Léa LUCAS avec TF1
Publié le 20 août 2021 à 20h13, mis à jour le 21 août 2021 à 20h38

Source : JT 20h WE

QUATRIÈME VAGUE – Alors que l’île de Beauté a longtemps fait figure de bonne élève en matière de vaccination, les flux touristiques ont fait repartir les hospitalisations à la hausse. Cette tension dans les hôpitaux conduit au transfert de patients vers le continent.

Le personnel est à bout. Depuis plusieurs semaines, les services de réanimation de l'hôpital de Bastia sont saturés. "C’est épuisant au niveau psychologique d’assister à cette dégringolade", confie Nicolas Mondiellu, médecin responsable de l’unité Covid, dans le reportage de TF1 en tête de cet article. Les patients y sont en effet plus nombreux, mais aussi plus jeunes. 

Parmi eux notamment, un homme de 48 ans est intubé depuis une quinzaine de jours. 75% de ses poumons ne répondent plus. "Ça donne des formes de Covid qui sont gravissimes, avec des patients qui ont de fait, de fortes chances de mourir, ce n’est pas du tout anodin d’être en réanimation", alerte à son tour Erwan Aftisse, médecin dans ce même hôpital.

Relâchement des gestes barrières

Selon le chef du pôle Urgences, le contexte estival a favorisé la propagation du virus : "Il y a peut-être eu des relâchements parce qu’on se savait vacciné pour beaucoup. Le fait aussi que c’est l'été, qu'il y a des brassages de populations, des fêtes. Je pense que pour le virus, ça a été une opportunité pour qu’il se développe", analyse le Dr. André de Caffarelli. 

 

La Corse était pourtant la région qui vaccinait le plus en avril, avant que la tendance ne s'inverse ces dernières semaines. Au 19 août, alors que l'île enregistrait un taux d'incidence de 407 pour 100.000 habitants, celle-ci présentait un retard vaccinal avec 66,89% de sa population ayant reçu au moins une dose, contre 76,58% en Bretagne. Chez les moins de 18 ans, beaucoup n’ont pas reçu la moindre dose, tandis que le grand centre de vaccination de Bastia vient de fermer ses portes, faute de candidat.

Ce retard se ressent dans les hôpitaux avec 90% des malades non-vaccinés. "J’ai été longue à prendre ma décision, c’est tout. J’aurais dû la prendre un mois plus tôt", regrette une femme qui avait reçu une première dose, mais qui a attrapé le Covid quelques jours plus tard. Les équipes médicales s'attendent ainsi à ce que le nombre de patients continuent de croître.


Léa LUCAS avec TF1

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