Une formation accélérée à la réanimation pour des infirmiers volontaires

RENFORT - En Île-de-France, les hôpitaux de l'AP-HP cherchent par tous les moyens à pousser les murs pour prendre en charge les futurs malades. Ainsi, des infirmiers volontaires et près de 1.200 étudiants vont être formés aux spécificités de la réanimation.
Depuis quelques semaines, une troisième vague frappe la France métropolitaine, obligeant l’exécutif à adopter des mesures restrictives dans 19 départements. C’est notamment le cas à Paris et en Île-de-France, où le taux d’incidence vient de dépasser les 600 cas pour 100.000 habitants. Une situation préoccupante qui se traduit notamment par une suroccupation des hôpitaux et des services de réanimation, littéralement au bord de la rupture.
Pour faire face à cet afflux toujours plus important de malades en réanimation, des lits supplémentaires sont nécessaires mais cela implique également une augmentation du personnel, un lit de réanimation nécessitant sept personnes jour et nuit au total, à savoir deux médecins réanimateurs, deux infirmiers, deux aides-soignants et un médecin kinésithérapeute. Au sein des hôpitaux de l’AP-HP, des formations accélérées sont ainsi dispensées pour avoir du renfort.
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Des gestes spécifiques à apprendre
Au menu : une formation de trois jours pour apprendre les gestes de bases de la réanimation, comme mettre en place une ventilation mécanique ou encore préparer des seringues de curare. "On est en train d’apprendre à mettre un patient en décubitus ventral. Ce n’est pas quelque chose qu’on apprend à l’école, qu’on fait dans les autres services mais c’est quelque chose de capital en réanimation", explique Nelly Lacomat, infirmière référente et responsable de la formation.
Au même titre que des infirmiers de blocs opératoires qui n’opèrent plus en raison des déprogrammations, Paul, infirmier au sein de l’unité des maladies infectieuses et tropicales, a suivi cette formation : "Ce sont des gestes auxquels je n’ai pas l’habitude, auxquels je n’ai pas été vraiment confronté donc je n’ai pas encore la dextérité." En plus des infirmiers volontaires comme Paul, près de 1.200 étudiants doivent être formés dans les trois semaines à venir en réanimation.
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Pour Catherine Hiolle, infirmière anesthésiste et cadre expert à la direction des soins au GHU Paris Seine-Saint-Denis, cette formation est primordiale : "On a besoin de les accompagner pour qu’ils commencent à s’approprier ces premiers gestes et puissent intégrer des équipes de réanimation sans le moindre stress." Néanmoins, cette incorporation au sein des services de réanimation devra se faire avec un accompagnement, les infirmiers fraîchement formés ne devant pas être lancés directement dans le grand bain.
"Ces infirmiers et infirmières qui ont eu une formation express ne sont pas complètement autonomes. Il est évident que s’il y a trop de personnes peu expérimentées, cela met en cause la qualité des soins délivrés dans un service de réanimation qui est très technique", insiste Pr. Bertrand Guidet, chef de service à l’unité de réanimation médicale à l’hôpital Saint-Antoine à Paris. Un renfort néanmoins bienvenu en Île-de-France, le taux d’occupation en réanimation étant de 122%.
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