Voici à quoi ressemble le premier "vaccinodrome" de France

par Léa LUCAS
Publié le 8 janvier 2021 à 12h58, mis à jour le 8 janvier 2021 à 15h15

Source : TF1 Info

CORONAVIRUS - La non-ouverture de centres de vaccination en France a suscité une grande inquiétude dès le début de la campagne vaccinale fin décembre. Le gouvernement a finalement décidé d'en ouvrir plusieurs centaines courant janvier. Et le premier a ouvert à Poissy (Yvelines) jeudi après-midi.

Il y a encore une dizaine de jours, le gouvernement affirmait qu'il n'y aurait pas de grands centres de vaccination sur le territoire national. Une frilosité de départ prenant racine dans les 1000 centres de ce type mis en place en 2009 pour lutter contre la grippe A (H1N1), mais qui n'avaient pas attiré les foules : seulement 8,5% de la population française s'était fait vacciner. Pourtant, ces "vaccinodromes" contre le Covid-19 semblent efficaces dans les pays voisins. Face aux critiques sur la lenteur de la campagne, le gouvernement est finalement revenu sur sa position en décidant d'ouvrir 500 à 600 centres courant janvier afin de lutter contre l'épidémie.

Une ancienne salle des fêtes

Gymnases, salle de concert ... Toutes les salles suffisamment grandes pour être transformées en centres de vaccination sont prisées par les mairies  françaises. La municipalité de Poissy a ainsi réquisitionné sa salle municipale pour en faire le premier "vaccinodrome" de France, ouvert jeudi. Les habitants avaient l'habitude de s'y rendre pour festoyer entre amis. Mais depuis quelques mois, cette atmosphère légère s'est alourdie : la fête a laissé place aux dépistages de Covid-19 dans un premier temps, et devient désormais un centre de vaccination avant que "six centres dans chaque département" soient ouverts. C'est ce qu'à annoncer le ministre de la Santé Olivier Véran ce jeudi soir. 

"Ce qu'on veut montrer ici, c'est que les élus locaux, les soignants de terrain peuvent prendre la main quand l'État se retrouve avec des doses de vaccins et ne sait pas trop comment mettre en place la logistique", rassure Christian Lehmann devant les caméras de TF1. Ce médecin généraliste s'est fait vacciner à titre d'exemple avant d'administrer une dose à ses patients. Et il n'est pas le seul : 25 professionnels de santé de plus de 50 ans ont été vaccinés contre le Covid-19 depuis l'ouverture du centre de Poissy. "Ça paraissait raisonnable de montrer l'exemple", poursuit l'un d'entre eux, Bernard, cadre ambulancier. "Au mois d'avril, j'ai choppé le Covid-19, je me suis retrouvé en réanimation après j'ai fait un mois d'hôpital à Necker donc je sais ce que c'est", termine enfin Jean-Marie Duchesne, un autre ambulancier. 

Comment s'organise-t-il ?

Tout d'abord, ce centre doit respecter des normes sanitaires et sécuritaires strictes : la condition sine qua non de l'agence régionale de santé (ARS) pour autoriser son ouverture. "Il faut respecter les règles d'hygiène, de confidentialité. Il faut qu'on ait un médecin qui puisse superviser. Il faut qu'il y ait un lien avec l'hôpital le plus proche. Notre responsabilité est de donner confiance en assurant une sécurité maximale à ces opérations", détaille Aurélien Rousseau, directeur de l'ARS. 

Une fois ce protocole respecté, le centre de vaccination doit être suffisamment approvisionné en doses de vaccins pour que le public prioritaire se fasse piquer à deux reprises à six semaines d'intervalle. Les personnes âgées de plus de 75 ans hors Ehpad, les pompiers ainsi que les aides à domicile de plus de 50 ans - public prioritaire - devront prendre rendez-vous au préalable. Objectif ? Acheminer la quantité exacte de doses de vaccins afin d'éviter les pertes inutiles. Une camionnette en provenance de l'hôpital le plus proche est ainsi chargée d'en transporter quotidiennement dans une glacière. 

Ce "vaccinodrome" de la région parisienne compte accélérer la cadence dans les semaines à venir, avec un objectif de 500 personnes vaccinées tous les jours. 


Léa LUCAS

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