La découverte d'empreintes humaines vieilles de 23.000 ans réécrivent l'histoire de l'Amérique

C.G
Publié le 24 septembre 2021 à 7h21
Drapeau américain en Californie alors que les dernières restrictions contre le virus s'apprêtent à être levées
Drapeau américain en Californie alors que les dernières restrictions contre le virus s'apprêtent à être levées - Source : MARIO TAMA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

ARCHÉOLOGIE - Selon une étude américaine parue dans la revue "Science", des traces de pas fossilisés découvertes dans le sud-ouest des États-Unis, datant de 23.000 ans, montrent que les humains sont arrivés en Amérique du Nord plus tôt que prévu.

Des traces de pas datant de 23.000 ans ont été découvertes dans le sud-ouest des États-Unis. C'est ce que révèle une étude menée par Matthew Bennett, professeur et spécialiste des empreintes anciennes à l'Université de Bournemouth et publiée jeudi 23 septembre dans la revue américaine Science. D'après le rapport, le peuplement de l'Amérique du Nord par l'espèce humaine était déjà entamé bien avant la fin du dernier âge de glace, censée avoir permis cette migration.

À l'époque,  ces empreintes de pas ont été laissées dans la boue des berges d'un lac aujourd'hui asséché qui a cédé la place à un désert de gypse blanc situé au Nouveau-Mexique, dans le parc national de White Sands. Avec le temps, les sédiments ont comblé les empreintes et ont durci, les protégeant jusqu'à ce que l'érosion dévoile de nouveau ces témoignages du passé, pour le plus grand plaisir des scientifiques.

Une découverte déterminante sur la question de l'arrivée de l'Homo sapiens en Amérique

Selon les auteurs de l'étude, "de nombreuses traces semblent être celles d'adolescents et d'enfants ; les grandes empreintes de pas d'adultes sont moins fréquentes". Des traces d'animaux, de mammouths et de loups préhistoriques, ont aussi été identifiées. Certaines, comme celles de paresseux géants, sont même contemporaines et voisines d'empreintes humaines sur les bords du lac.

Au-delà de l'émotion suscitée par cette révélation, cette découverte est déterminante pour le débat qui fait rage sur les origines de l'arrivée de l'Homo sapiens en Amérique, le dernier continent peuplé par notre espèce. L'étude souligne que la datation des traces de White Sands, "indique que des humains étaient présents dans le paysage depuis au moins 23.000 ans, avec des preuves d'occupation s'étendant approximativement sur deux millénaires".

Pendant des décennies, la thèse la plus acceptée a été celle d'un peuplement provenant de Sibérie orientale durant lequel nos ancêtres auraient franchi un pont terrestre, l'actuel détroit de Béring, pour débarquer en Alaska, puis se répandre plus au sud.

Un peuplement vieux de 13.500 ans remis en cause depuis 20 ans

Des preuves archéologiques, dont des pointes de lance servant à tuer les mammouths, ont longtemps suggéré un peuplement vieux de 13.500 ans associé à une culture dite de Clovis, du nom d'une ville du Nouveau-Mexique, considérée comme la première culture américaine d'où sont issus les ancêtres des Amérindiens.

Ce modèle de la "culture Clovis primitive" est remis en cause depuis 20 ans, avec de nouvelles découvertes qui ont reculé l'âge des premiers peuplements. Mais cette date n'allait généralement pas au-delà de 16.000 ans, après la fin du "dernier maximum glaciaire"

Cet épisode de glaciation est crucial car il est communément admis que les calottes glaciaires, couvrant à l'époque la plupart du nord du continent, ont rendu impossible, ou en tout cas très difficile, toute migration humaine en provenance d'Asie, par le détroit de Béring ou, comme le suggèrent de récentes découvertes, le long de la côte du Pacifique.


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