La fusée chinoise "hors de contrôle" s'est désintégrée au-dessus de l'océan indien

M.D. (avec AFP)
Publié le 9 mai 2021 à 7h34, mis à jour le 9 mai 2021 à 9h01
L’étage principal de la fusée chinoise Longue Marche doit toucher la Terre dans la nuit de samedi à dimanche.
L’étage principal de la fusée chinoise Longue Marche doit toucher la Terre dans la nuit de samedi à dimanche. - Source : STR / China News Service (CNS) / AFP

TOMBÉE DU CIEL - La partie centrale de la fusée chinoise Longue-Marche 5B, qui était hors de contrôle, s'est désintégrée au-dessus de l'océan Indien dans la nuit de samedi à dimanche, sans causer apparemment de dégâts.

Hors de contrôle depuis plusieurs jours, l’étage central de la fusée chinoise Longue-Marche 5B a fait son retour dans l'atmosphère ce dimanche, sans causer apparemment de dégâts. L’objet, d’un poids de 18 tonnes, s'est désintégré au-dessus de l'océan Indien, a annoncé ce dimanche matin l'agence spatiale chinoise. "Selon le suivi et l'analyse, à 10H24 (04H24 heure de Paris) le 9 mai 2021, le premier étage de la fusée porteuse Longue-Marche 5B est entrée dans l'atmosphère", a déclaré ce dimanche matin le Bureau chinois d'ingénierie spatiale habitée dans un communiqué, fournissant les coordonnées d'un point se situant dans l'océan Indien près des Maldives. Il a précisé que la majeure partie du segment de la fusée a été détruit au moment de son entrée dans l’atmosphère.

Les autorités chinoises avaient affirmé que le retour incontrôlé du segment de la fusée Longue Marche-5B, qui avait placé le 29 avril sur orbite le premier module de sa station spatiale, présentait peu de risques. "La probabilité de causer des dommages aux activités aériennes ou (aux personnes, constructions et activités) au sol est extrêmement faible", avait affirmé la semaine dernière Wang Wenbin, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Le point d'arrivée du segment correspond aux prévisions de certains experts selon lesquelles il y avait de fortes chances qu'elles s'abîment en mer car la planète est couverte à 70% d'eau. 

"Une entrée (dans l'atmosphère) au-dessus de l'océan a toujours été statistiquement la plus probable", a tweeté Jonathan McDowell, un astronome basé à Harvard. "Il semble que la Chine ait gagné son pari (à moins que nous ayons des nouvelles de débris aux Maldives). Mais c'était quand même imprudent", a-t-il souligné. Le compte Space-Track, en se basant sur des données militaires américaines, a également confirmé l'entrée dans l'atmosphère. "Tous ceux qui suivent la rentrée de #LongMarch5B peuvent se détendre. La fusée est tombée", a-t-il tweeté. 

Des précédents en 2018 et en 2020

Pour autant, la perspective d'une entrée incontrôlée d'un objet de cette taille a suscité des inquiétudes quant aux dommages et aux éventuelles victimes, malgré la faible probabilité statistique. Le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, avait assuré cette semaine que son pays n'avait aucune intention de détruire la fusée. Il a toutefois laissé entendre que son lancement n'avait pas été planifié avec suffisamment de soin par la Chine. Les autorités spatiales américaines et européennes suivaient avec attention la situation et ont tenté de déterminer quand et où il pourrait retomber. 

D'autant que ce n’est pas la première fois que la Chine perd le contrôle d’un engin spatial. En avril 2018, le laboratoire spatial chinois Tiangong-1 s'était lui désintégré lors de son entrée dans l'atmosphère, deux ans après qu'il eut cessé de fonctionner. Plus récemment, en 2020, des débris d'une autre fusée Longue-March s'étaient écrasés près du village de N'Guessankro en Côte d'Ivoire, provoquant des dégâts, mais heureusement sans faire de blessés. Pour éviter que de tels scénarios ne se reproduisent, des experts ont recommandé une nouvelle conception de la fusée chinoise qui n'a pas la capacité de contrôler sa descente d'orbite. 

La Chine investit depuis quelques décennies des milliards d'euros dans son programme spatial. Elle avait envoyé son premier astronaute dans l'espace en 2003 et posé début 2019 un engin sur la face cachée de la Lune, une première mondiale. L'an passé, des échantillons de Lune avaient été rapportés et Pékin a finalisé Beidou, son système de navigation par satellite (concurrent du GPS américain). La Chine prévoit de faire atterrir un robot sur Mars dans les prochaines semaines. Elle a également annoncé vouloir construire une base lunaire avec la Russie.


M.D. (avec AFP)

Tout
TF1 Info