Généalogie : ces Français qui retrouvent des proches grâce aux détectives ADN

MM
Publié le 9 mai 2021 à 21h03

Source : TF1 Info

INVESTIGATIONS - Pour les personnes à la recherche de leurs origines, les enquêtes ADN, effectuées par des professionnels, sont souvent la clé.

Abandonnée à la naissance, Sophie a retrouvé son père biologique - aujourd'hui disparu - et neuf demi-frères et sœurs. Une quête dans laquelle elle a pu compter sur un professionnel d'un nouveau genre : un détective ADN, ou généalogiste génétique.

Ces enquêteurs travaillent à partir de tests ADN, illégaux en France, mais néanmoins fréquents et peu onéreux : moins de 100 euros. "Il y a deux cotons-tiges qui permettent de prendre de l'ADN à l'intérieur de la joue", précise Fabrice Brault, qui investigue à partir de ces tests. Ces derniers sont à effectuer "à jeun" et à replacer "dans un petit tube qui est rempli d'un conservateur. Tout repart au Texas, est analysé et déposé sur une base de données informatique qui permet de déterminer des origines ethniques précises et des listes de cousins génétiques".

Sophie a d'abord effectué des recherches par elle-même, notamment via les réseaux sociaux. Elle a finalement été contactée par Fabrice Brault, qui lui a proposé ses services. Le résultat est "magique et inespéré", confie l'intéressée au micro de TF1. Pour le détective, c'est bien l'ADN qui a révolutionné ce type d'investigations, permettant "de passer de 30% à 80% de réussite dans ces recherches de parents biologiques".

Reconstituer l'arbre généalogique

Les détectives ADN démarrent leurs travaux par un décryptage des résultats des tests. Ils lancent ensuite une enquête visant à reconstituer l'arbre généalogique. Finalement, ils cherchent et contactent les membres de la famille retrouvés. Ces étapes sont devenues la routine de John Nelson. Aujourd'hui détective privé, il a tant cherché son père qu'il a décidé de porter son nom. Il savait très peu de chose sur lui : qu'il était militaire, Américain, en poste à Châteauroux durant l'après-guerre.

Une famille nombreuse se retrouve grâce à l'ADNSource : JT 20h WE

Tout a basculé lorsqu'il a fait appel à une détective privée de l'autre-côté de l'Atlantique. Finalement, elle identifie le père de John Nelson "en un délai extrêmement court : le 16 octobre 2016, j'ai les résultats de mon test, le 23 octobre, elle a trouvé mon père." John Nelson ne rencontrera jamais son père, mort dans les années 60. Mais il a trouvé une nouvelle famille, au Texas. "Aujourd’hui, je suis en contact avec près de trois cents personnes qui partagent les mêmes gènes que moi", confie-t-il sur son site Internet.

Pour lui, cette épopée généalogique et familiale est une révélation. "Pendant plus de deux ans, je me suis pris au jeu et je me suis formé", poursuit-il. "Depuis 2016, j’ai aussi donné des conseils à des personnes se trouvant dans ma situation. (...) Une vocation était née chez moi".

Parmi ces personnes, deux jumeaux, dont France Bleu racontait l'histoire en novembre 2019. Raymond et Roland Ladour recherchaient leur père, mais n'avaient, dans leur quête que peu d'informations : ils savaient que leur géniteur était Américain, avait été militaire et se trouvait à la base d'Évreux à la fin des années 50. Comme Sophie, ils avaient entamé leurs propres recherches. C'est là que John Nelson était entré en scène, permettant aux deux frères d'identifier plusieurs parents. 

Si les généalogistes génétiques œuvrent à partir de tests ADN, ces derniers sont interdits en France sans autorisation d'un juge ou prescription médicale. Les contrevenants encourent même une amende de 3750 euros. Restent que chaque année, 150.000 personnes y ont toutefois recours, en passant par l'étranger. 


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