Après 35 jours à bord de l'ISS, des souris-astronautes ont pu enfanter sur Terre

Publié le 27 septembre 2019 à 18h17
Après 35 jours à bord de l'ISS, des souris-astronautes ont pu enfanter sur Terre
Source : HO / NASA / AFP

EXPÉRIENCE - L'humanité pourra-t-elle un jour se reproduire dans l'espace ? C'est ce qu'a voulu savoir une équipe de scientifiques japonais en envoyant des souris mâles dans la Station spatiale internationale.

Le tout-premier bébé extraterrestre n’a pas encore vu le jour. Mais l'humanité s’y prépare déjà. En vue, peut-être un jour, d'aller coloniser une autre planète. Dans cette optique, une équipe de chercheurs japonais a envoyé dans la Station spatiale internationale une colonie de douze souris mâles. Les rongeurs avaient été placés dans des cages individuelles : en apesanteur, pour certaines, tandis que d'autres étaient maintenues dans un environnement de gravité artificielle reproduisant les conditions terrestres.

L'équipe dirigée par le professeur Masahito Ikawa de l'université d'Osaka a ensuite utilisé le matériel génétique de ces souris-astronautes à leur retour sur Terre pour féconder des ovules de souris femelles, lesquelles n'avaient pas voyagé dans l'espace. Il s'est avéré que leur progéniture était normale et en bonne santé. Ni le système reproducteur des rongeurs de l'espace, ni celui de leurs descendants n'ont par ailleurs été affectés, comme l'ont révélé les analyses moléculaires.

Visitez la Station spatiale internationale grâce à Google et à Thomas PesquetSource : JT 20h WE

"Nous en concluons que des séjours spatiaux de court terme ne causent pas de dommages à la fonction physiologique des organes reproducteurs mâles, à la fonction du sperme et à la viabilité de la descendance", affirme cette étude publiée ce mardi 24 septembre dans la revue Scientific Reports. D'autres analyses sont nécessaires pour examiner les effets de long terme de l'environnement spatial sur le système reproducteur mâle", admettent cependant les auteurs.

La recherche médicale a déjà démontré que les séjours spatiaux avaient des effets nocifs sur la santé des astronautes : détérioration de la masse musculaire et de la densité osseuse, troubles de la vue et mutations du génome. De précédentes études avaient également montré qu'un séjour prolongé dans l'espace pouvait affecter les fonctions reproductrices de mammifères mâles. Du sperme de souris congelé pendant 9 mois à bord du laboratoire spatial avait notamment été altéré par des radiations, et la production et la quantité de sperme avaient été affectées chez des rats après treize jours passés en orbite.


Matthieu DELACHARLERY

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