Ces chenilles mangeuses de plastique pourraient bien sauver le monde

par Charlotte ANGLADE
Publié le 25 avril 2017 à 10h42
Ces chenilles mangeuses de plastique pourraient bien sauver le monde

BON APPÉTIT - Chaque année, plus de 90 millions de tonnes d'emballages en plastique sont jetées dans la nature à travers le monde. La découverte de chenilles mangeuses de plastique par une apicultrice espagnole pourrait bien devenir une solution viable contre la plastification de notre planète.

Sa découverte pourrait bien sauver le monde. En plaçant des chenilles qui dévoraient le miel de ses abeilles dans un sac plastique, une apicultrice espagnole a découvert ce dernier criblé de trous quelques heures plus tard. Les larves, considérées comme un fléau pour les ruches européennes, ont fait un festin de leur prison plastifiée.

L’apicultrice, par le plus heureux des hasards également scientifique à l’institut de biomédecine et de biotechnologie de Cantabrie, n’est pas passée à côté de ce phénomène étrange. Avec deux de ses collègues de l’université de Cambridge, elle a réalisé des tests pour savoir à quel point ces chenilles, de leur nom latin Galleria mellonella, pouvaient ingurgiter du polyéthilène, la matière principale utilisée pour fabriquer des sacs plastiques. Et il s’est avéré qu’elles en étaient très friandes. Les expérimentations ont aussi montré qu’elles avaient la capacité de digérer le plastique et de le restituer sous forme de matière organique. Selon les scientifiques, des microbes présents dans l’organisme des larves pourraient jouer un rôle dans la dégradation du plastique.

32% des emballages en plastique abandonnés dans la nature

"Les chenilles ne sont qu’un point de départ, explique le professeur Paolo Bombelli à la BBC. Nous devons comprendre dans le détail comment s’opère ce procédé. Nous espérons trouver une solution technique pour minimiser le problème des déchets plastiques". Chaque année, plus de 300 millions de tonnes de plastique sont produites à travers le monde, selon un rapport du Forum Économique Mondial. Par ailleurs, près de 32% des emballages plastiques se retrouveraient dans la nature. Un sac plastique met 200 ans à se dégrader. C’est 100 à 1000 ans pour une bouteille en plastique.

D'autres espèces du même acabit déjà découvertes

En 2015, des scientifiques de l’université de Beihand, à Pékin, et de celle de Standford, aux États-Unis, avaient déjà découvert que les vers de farine étaient capables de se nourrir exclusivement de polyéthylène et de le transformer en matière biodégradable. Ils avaient qualifié la découverte "de l'une des plus grandes percées dans la science environnementale des dix dernières années". Pour le moment, aucune nouvelle publication n'a fait suite à leur découverte. D’autres insectes, comme le cafard, sont connus pour ingurgiter du plastique. Ils ne possèdent cependant pas la capacité de le bio-dégrader.


Charlotte ANGLADE

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