Mars : boire un (petit) verre de vin par jour serait bon pour la santé des futurs colons

Publié le 25 juillet 2019 à 17h14

Source : JT 20h Semaine

ESPACE - Une molécule, présente en grande quantité dans certains fruits rouges et dans le vin, pourrait limiter les effets de la gravité sur le corps humain et contribuer à préserver les muscles des astronautes dans l'espace lors d'une hypothétique mission à destination de Mars, selon une étude réalisée par des scientifiques de Harvard.

D’une durée de neuf mois, en tenant compte des technologies actuelles, le voyage pour se rendre sur Mars n’aura rien d’une promenade de santé. Mais la route est encore longue avant d’envisager une telle expédition. L’expérience "Twins Study", menée en 2015 sous l’égide de la Nasa, a permis de s’en faire une idée plus précise. En comparant l’astronaute américain Scott Kelly, qui a vécu trois cent quarante jours à bord de la Station spatiale internationale (ISS), à son frère jumeau Mark, qui lui est resté sur Terre, les scientifiques ont observé une multitude de modifications survenues chez le premier des deux frangins.

La perte de densité osseuse et de masse musculaire, dues à l'absence de gravité, figurent parmi les effets les plus connus d’un séjour prolongé de près d’un an dans l’espace. De fait, les muscles étant moins sollicités, ils ont besoin de moins de force pour se déplacer. "Les astronautes perdent 20% de leur masse musculaire dans des vols spatiaux de cinq à onze jours, détaille la Nasa sur son site internet. Le seul moyen de minimiser cette atrophie passe par un exercice physique intense, en particulier des exercices de force, combinés à un régime alimentaire adéquat."

Même si ces modifications semblent réversibles – c’est en tout cas ce qu’a démontré l’expérience de la Nasa, les scientifiques se creusent la tête pour tenter d’en limiter les effets en vue des futures expéditions vers Mars. Et à en croire des scientifiques de Harvard, dont les travaux ont été publiés mercredi 17 juillet dans la revue Frontiers in Physiology, les colons pourraient lutter contre l’atrophie grâce à un polyphénol qui se trouve dans certains fruits et dans un nectar bien connu des habitants de la Terre. Son nom ? Le resvératrol.

Cette molécule, bien connue en particulier pour ses effets antioxydants, se trouve en quantité importante dans les mûres, le raisin, et donc le vin. D'après les auteurs de l'étude, celle-ci pourrait contribuer à maintenir les voyageurs en bonne condition physique dans l’espace. Les chercheurs ont comparé deux groupes de douze rats soumis à des conditions d'apesanteur reproduites en laboratoire. L'un des groupes a reçu quotidiennement du resvératrol, tandis que les autres avaient de l’eau pure. Au bout de 14 jours d'expérience, les animaux ayant reçu la molécule avaient mieux conservé leur masse musculaire que les autres.

L'équivalent d'une tasse de vin par jour

Selon ces scientifiques, "une dose quotidienne modérée de resvératrol (150 milligrammes par jour, soit l'équivalent d'une tasse) suffirait pour atténuer le déconditionnement musculaire dans une gravité analogue à celle de Mars." De quoi imaginer des pieds de vignes en train de pousser dans des serres high-tech installées à bord des futurs vaisseaux à destination de Mars. Finalement, le voyage pourrait s'avérer bien moins pénible qu'il n'y paraît.


Matthieu DELACHARLERY

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