DÉCOUVERTE - Selon une récente étude du Southwest Research Institute, au Texas, parue dans la revue "Icarus", Pluton ne serait en fait pas une "planète naine" mais un amas de comètes.
Le statut de Pluton ne cesse de susciter le débat. Déchue de son statut de planète il y a 12 ans, elle était depuis considérée comme une "planète naine". Mais selon une récente étude parue dans la revue Icarus et réalisée par les chercheurs du Southwest Research Institute, un laboratoire de recherche texan, Pluton serait en fait le conglomérat de milliards de comètes.
Pour arriver à une telle conclusion, les scientifiques se sont appuyés sur les données recueillies par la sonde New Horizon, qui a survolé Pluton et son glacier d’azote Spoutnik en 2015, et Rosetta, qui a étudié la comète Tchouri. Ces deux sondes ont révélé que les taux et les quantités d’azote de la plaine Spoutnik et de Tchouri étaient similaires. "Nous avons trouvé une cohérence intrigante entre la quantité d'azote dans le glacier et la quantité attendue si Pluton était formée par l'agglomération d'environ un milliard de comètes ou d'autres objets de la ceinture de Kuiper, similaires en termes de compositions à 67P [Tchouri, ndlr.]", explique dans un communiqué Christopher Glein, l’un des deux auteurs de l’étude.
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Le cœur glacé de Pluton cacherait un océan souterrain
Pour le moment, cette conclusion reste seulement théorique. Un paramètre pourrait d'ailleurs la compromettre : le peu de monoxyde de carbone détecté par New Horizons au moment de ses observations, alors que les comètes en contiennent généralement beaucoup. Selon les chercheurs, le gaz pourrait cependant être enfoui sous la glace de la plaine Spoutnik qui pourrait peut-être, selon des images captées par New Horizons, cacher un océan souterrain.
Les scientifiques ont toutefois imaginé une autre option : le modèle solaire. Pluton se serait formé à partir d'une glace extrêmement froide contenant une quantité d'azote similaire à celle du soleil. "Le modèle solaire procure beaucoup plus d'azote que ce qui a été observé sur Pluton, explique Christopher Glein. Mais nous ne pouvons pas écarter ce cas de figure car nous manquons d'une compréhension détaillée sur la quantité d'azote qui s'est échappée de Pluton tout au long de son histoire". Les observations de la sonde New Horizons ne sont en effet que la photographie d'un instant T et ne témoignent pas de l'évolution du taux d'azote au cours des derniers milliards d'années. Seule une étude approfondie de Pluton grâce à un satellite en orbite, voire grâce au prélèvement d'échantillons pourraient, selon le scientifique, lever le voile sur ce mystère.