ESPACE - Débarqué il y a trois semaines à la surface de la planète rouge, Insight, le robot de la Nasa, a déposé avec succès ce mercredi le sismographe français SEIS sur le sol martien. Opérationnel d'ici quelques jours après une phase de test, SEIS sera chargé d'étudier, pendant près de deux ans, l’activité tectonique de notre voisine.
Tout va bien pour InSight ! L’atterrisseur de la Nasa a déployé ce mercredi soir le principal instrument de sa mission à la surface de Mars. Le module américain, qui a atterri le 26 novembre dernier sur notre voisine, a délicatement déposé à même le sol, par l’intermédiaire de son bras robotisé, le sismographe de fabrication française qui se trouve à son bord. SEIS (pour Seismic Experiment for Interior Structure) sera chargé d'étudier, pendant près de deux ans, l’activité tectonique de la planète rouge.
L’agence spatiale américaine a publié une image de SEIS baignant dans la lumière crépusculaire d'un lever de soleil martien. "Le calendrier des activités d'InSight sur Mars a été meilleur que prévu", s’est félicité Tom Hoffman, responsable de la mission InSight au sein du Jet Propulsion Laboratory de la NASA, à Pasadena, en Californie (Etats-Unis). Après une phase de test, SEIS devait être totalement opérationnel autour du 10 janvier 2019 et pourra alors entamer sa phase d'observation.
Whew – winding down after a long day, but I’ve done it: I’ve placed my seismometer on the surface of Mars! With SEIS, I’ll be able to listen in for marsquakes and help reveal the heartbeat of #Mars . https://t.co/GYNO4txPPi pic.twitter.com/18eQHXOfiO — NASA InSight (@NASAInSight) 20 décembre 2018
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Remonter dans le temps jusqu’à la formation de Mars
En contact direct avec le sol martien, l'instrument français sera en mesure de détecter tous les tremblements. "C’est comme tenir un téléphone à l'oreille", commente Philippe Lognonné, de l’Institut de physique du globe de Paris, responsable de la mission scientifique au sein du Centre national d’études spatiales (Cnes). Un bouclier de protection, une sorte de grosse cloche à fromage, lui permettra de se protéger des variations de températures (-120°C la nuit, 20°C le jour) et du vent.
Les scientifiques espèrent ainsi dénicher des traces géologiques d'un passé où la planète était probablement plus accueillante. "SEIS va nous permettre de remonter dans le temps jusqu’à la formation de Mars, expliquait à LCI Philippe Lognonné, quelques jours avant l'arrivée d'InSight sur Mars.Le but ultime de cette mission est d’essayer de comprendre pourquoi cette planète, dont l'écosystème permettait la présence d’eau liquide, a cessé de fonctionner en l’espace d’à peine 500 millions d’années."
Parallèlement au déploiement de l’instrument SEIS, le module américain a activé la communication radio avec la Terre pour recueillir des données préliminaires sur le noyau de la planète, dans le cadre de l’expérience RISE (pour Rotation and Interior Structure Experiment). Le but est d’étudier l’axe de rotation de notre voisine. Le thermomètre allemand HP3, qui mesurera quant à lui le flux de chaleur qui s’en échappe, est lui-aussi en cours d’installation. Il sera opérationnel d’ici la fin du mois de janvier.