ESPACE - La sonde américaine InSight, qui doit étudier le sous-sol de Mars, arrive à destination ce lundi soir. A son bord notamment, un sismomètre mis au point en France par le Centre national d'études spatiales. Voici tout ce qu'il faut savoir sur cette mission. Vous pourrez suivre l'atterrissage en direct sur notre site.
La Nasa n’est pas retournée sur Mars depuis l’atterrissage mouvementé du robot d’exploration Curiosity, il y a six ans. Partie de la Terre le 5 mai dernier, la sonde InSight file actuellement en direction de la planète rouge, sa destination finale. Après un long périple de 485 millions de kilomètres dans l'espace, l'engin de l'agence spatiale américaine va entamer sa descente ce lundi 26 novembre pour un atterrissage programmé à 20h54, heure française.
Sa mission, une fois sur place ? Ecouter battre le cœur de Mars, en mesurant son activité sismique, avec l'espoir de parvenir à reconstituer quelques chapitres de son histoire. Voici tout ce qu'il faut savoir sur InSight.
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Quand et comment suivre l'atterrissage d'Insight ?
InSight, paré à l’atterrissage ! La Nasa a annoncé qu'elle diffuserait en direct, le 26 novembre en soirée (heure de Paris), l’arrivée de la sonde à la surface de Mars sur son site internet et sur les réseaux sociaux, mais aucune caméra embarquée ne retransmettra d'images de la descente. Nous vous ferons également vivre l'événement sur LCI.fr.
Atterrir sur Mars : "7 minutes de terreur" ?
L'échec de Schiaparelli en 2016 (1er essai européen en la matière) souligne toute la difficulté de cette phase. Pour cette étape cruciale, surnommée les "7 minutes de terreur", l’agence spatiale américaine a repris le même système que pour l’atterrissage de la sonde Phoenix, qui s’était posée avec succès près de la calotte polaire nord de Mars, en 2008. La sonde américaine entrera donc dans l’atmosphère la planète rouge à la vitesse de 20.000 km/h. Au cours de la descente, le bouclier thermique qui protège l'atterrisseur InSight à l’avant sera confronté à des températures d’environ 1.500°C.
A 11 kilomètres d’altitude, l’engin enclenchera alors l’ouverture d’un parachute de 12 mètres de diamètre. Quinze secondes plus tard, le bouclier thermique à l'avant sera éjecté. Le parachute et la coque de protection arrière seront quant à eux éjectés 41 secondes avant le contact avec le sol. Avant cet impact, les trois grappes de rétrofusées seront allumées seize secondes, puis les trois pieds amortiront le choc final à une vitesse résiduelle d'environ 9 km/h.
La zone d’atterrissage est connue depuis son départ de la Terre : il s’agit de la plaine volcanique d’Elysium Planitia, à 600 kilomètres du cratère de Gale, où opère actuellement le robot d'exploration Curiosity.
Du matériel français pour atteindre l'objectif
L’objectif de cette mission à 875 millions d’euros : étudier la structure interne de la planète rouge pour mieux comprendre comment se forment les planètes rocheuses du système solaire -rappelons que la Terre est une planète rocheuse.
Pendant deux ans, dans le cadre de la mission de géophysique du Programme Discovery, l'engin sera chargé d'étudier l'activité tectonique de la planète rouge par le biais de trois instruments : un sismomètre (SEIS), développé par le Centre national d'études spatiales (Cnes) français ; un dispositif permettant de localiser avec précision la sonde et ainsi de mesurer l'axe de rotation de Mars (RISE) et un capteur de flux de chaleur inséré à 5 mètres dans le sous-sol martien (HP3).
Qu’espèrent découvrir les scientifiques ?
Grâce à la mission InSight, ils espèrent pouvoir enfin déterminer si le noyau de Mars est solide ou liquide et comprendre pourquoi la planète ne possède pas tectonique active comme sur Terre ou encore comment elle e a perdu son champ magnétique. La dernière tentative pour répondre à ces questions remonte à 1975 lorsque la sonde américaine Viking avait réussi à placer deux sismomètres à la surface. Mais les deux instruments n'ont pas parfaitement fonctionné.