VIDÉO - Pourquoi ce bébé rhinocéros blanc est un espoir pour la survie de son espèce

Publié le 1 août 2019 à 10h16, mis à jour le 1 août 2019 à 13h44

Source : Sujet TF1 Info

MONDE ANIMAL - Un rhinocéros blanc du Sud conçu par insémination artificielle est né le week-end dernier au zoo californien de San Diego. Les responsables du parc animalier ont salué une "étape historique" dans la préservation de cette espèce menacée d'extinction. De quoi également raviver l'espoir de sauver son cousin, le rhinocéros blanc du Nord, dont seulement deux spécimens subsistent sur Terre.

Il n'a pas encore de nom, et pourtant, ce bébé rhinocéros blanc du Sud porte déjà en lui l'espoir de toute une espèce au bord de l’extinction. L'avenir des rhinocéros sauvages d’Afrique s’inscrit en effet en pointillé, et cela depuis déjà plusieurs années. Le destin de cet animal semblait même être scellé après la mort en 2018 de Sudan, le dernier mâle rhinocéros blanc du Nord, dans une réserve naturelle au Kenya. Sa disparition, symbole de l’extinction de cette sous-espèce, avait ému le monde entier. Deux femelles, Najin et sa fille Fatou, en constituent aujourd’hui les ultimes représentantes, avant sa disparition complète.

Leurs cousins, les rhinocéros blancs du Sud, sont eux aussi menacés mais dans une moindre mesure : leur population sauvage, dans le viseur des braconniers, est estimée à 18.000 animaux. Grâce à la science, une lueur d'espoir subsiste néanmoins, surtout depuis l'annonce, dimanche 27 juillet, de la venue au monde d’un bébé rhino blanc du Sud dans un zoo californien de San Diego (Etats-Unis). L'animal (qui est plus gris que blanc, vous l'aurez remarqué) a été conçu par insémination artificielle, et non par voie naturelle, une première aux Etats-Unis. 

Le bambin et Victoria, sa maman qui l'a porté pendant 493 jours, se portent à merveille, a fait savoir le parc animalier dans un communiqué. De quoi raviver l'optimisme des défenseurs de la cause animale.

De nombreux défis se dressent devant nous, mais les chercheurs ont bon espoir de voir naître un bébé rhinocéros blanc du Nord grâce à ce procédé d'ici 10 à 20 ans
Les responsable du zoo de San Diego

L'an dernier, à la mort de Sudan, des scientifiques avaient eu la bonne idée de prélever son matériel génétique, dans l’idée de mettre au point des techniques de fécondation in vitro afin de concevoir des bébés rhinocéros éprouvettes, qui seraient implantés dans une mère porteuse d’une autre sous-espèce. Un rhinocéros blanc du Sud femelle pourrait donc à l'avenir porter un petit cousin du Nord grâce à une insémination de sperme congelé. Une "gestation pour autrui", version monde animal, qui pourrait donc en théorie permettre d'éviter la disparition des rhinocéros blanc d'Afrique, du Nord comme du Sud.

"De nombreux défis se dressent devant nous, mais les chercheurs ont bon espoir de voir naître un bébé rhinocéros blanc du Nord grâce à ce procédé d'ici 10 à 20 ans", ont expliqué les responsables du zoo californien. La maman et son bébé, un mâle, resteront eux à l'écart des visiteurs pendant un certain temps. Et le petit pourrait bientôt avoir un camarade de jeu : un autre rhino blanc inséminé artificiellement doit mettre bas à l'automne. 

Dans la foulée de l'annonce de la naissance historique du zoo de San Diego, le parc animalier belge Pairi Daiza a de son côté révélé ce mercredi 31 juillet les grossesses de deux de ses femelles rhinocéros blancs du Sud. Les naissances sont attendues d'ici la fin de l'année. C'est une fantastique nouvelle pour toute l'équipe qui aide au quotidien à apporter notre contribution à la protection de cette espèce", s'est émue Claire Gilissen, porte-parole de l'établissement animalier Pairi Daiza, qui prend part à un programme de préservation de cette espèce menacé.

L'extinction des rhinocéros blanc d'Afrique est principalement due à la réduction de leur habitat, ainsi qu'au braconnage, notamment en raison des prétendues vertus médicinales attribuées à sa corne en Asie, en particulier en Chine et au Vietnam. Pour rappel, dans son dernier rapport Planète vivante, paru l’an dernier, l'organisation non gouvernementale WWF dressait un bilan alarmant de l'état de santé de notre planète : 60% des populations d'animaux sauvages ont disparu de la Terre en l’espace de quarante-quatre ans. Et tous les voyants continuent de clignoter au rouge. 


Matthieu DELACHARLERY

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