Un homme brûlé à 95% survit grâce à une greffe : la peau universelle, un "espoir absolu"

par Christopher QUAREZ
Publié le 23 novembre 2017 à 11h11, mis à jour le 23 novembre 2017 à 12h45
Un homme brûlé à 95% survit grâce à une greffe : la peau universelle, un "espoir absolu"

GUÉRISON - Brûlé sur la quasi-totalité du corps et condamné à mourir, Frank a été sauvé grâce à la greffe de peau provenant de son frère jumeau. Une première médicale qui s'est couronnée par un succès. Le professeur Maurice Mimoun, à l'origine de cette prouesse, espère que ce cas permettra d'aboutir au plus vite à une peau universelle.

"95%, c'est pratiquement la mort assurée, malgré les soins". Le diagnostic du professeur Maurice Mimoun, chirurgien plastique à l'hôpital Saint-Louis, à Paris, laissait peu de chances à son patient de s'en sortir. Pourtant, aujourd'hui, Frank, 33 ans, se remet doucement mais sûrement de ses blessures. Ce trentenaire a été sauvé grâce à la greffe de peau provenant de son frère jumeau, Éric. Ce dernier "est venu nous voir et nous a dit que c'était son jumeau homozygote, c'est-à-dire qu'il a le même capital génétique", explique le professeur sur LCI. On n'a même pas eu besoin de le dire, il nous a dit : "Je donne ma peau". 

Résultat, les opérations se sont soldées par "une première en France dans l'assistance publique". Mais tout cela n'aurait pas été possible sans la victime elle-même. "On ne gagne jamais sans son patient [...]. Sans le patient qui se bat, on n'arrive à rien", insiste le chirurgien.

L'espoir d'une peau universelle

Quant à savoir si cette prouesse va faire avancer la science dans ce domaine, le professeur espère une chose, que "nos chercheurs vont aboutir à une peau universelle". Et la science avance "très vite" en ce sens, assure-t-il. "Là, on a prouvé que des brûlés très très graves, si on disposait d'une peau universelle, parce que c'est une urgence - et le temps est notre ennemi -, on pouvait, pendant quelques mois, les tenir en vie pour pouvoir mettre cette peau", explique-t-il. 

"Là, on avait le jumeau, mais j'espère qu'on est très proche de la découverte d'une peau universelle. Comme le sang, on aura peut-être des tiroirs un jour desquels on sortira la boîte une, la boîte deux, voire la boîte trois pour ce patient, on la (peau, ndlr) déposera sur ce patient. Ça, c'est l'espoir absolu". Aujourd'hui, les greffes ne prennnent que très rarement. Et pour cause, "on utilise couramment les peaux de cadavres pour les grands brûlés, mais elles sont rejetées au bout de trois semaines. Ça nous fait gagner un peu de temps, mais c'est tout".  


Christopher QUAREZ

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