NATURE - Vingt ans après la découverte des premiers spécimens à Sumatra, en Indonésie, des chercheurs s'aperçoivent du caractère unique de l'orang-outan Batang toru. Il serait la dernière espèce de grands singes découverte depuis 90 ans.
Au premier coup d'œil, il ressemble à s'y méprendre aux orangs-outans de Bornéo ou du Nord de Sumatra. Mais de plus près, quelques différences physiques sautent aux yeux. Ses poils d'abord : s'ils sont du même plus roux que ses congénères, ils frisottent. Sa tête aussi, est bien plus petite que ses comparses. Une fois ces différences génétiques mises au jour, des chercheurs se sont penchés sur le mode de vie de ce primate si particulier. Et ils n'ont pas été déçus : cet orang-outan est unique d'un point de vue génétique ou de comportement.
Sa voix, enfin son langage, est différent des orangs-outans de Bornéo ou du nord de Sumatra
Ian Singleton, directeur du programme de conservation des orangs-outans de Sumatra
Grâce à ses spécificités, l'orang-outan Batang toru remplit les critères requis pour être défini comme une espèce à part entière. "Sa voix, enfin son langage, est différent des orangs-outans de Bornéo ou du nord de Sumatra, détaille Ian Singleton, directeur du programme de conservation des orangs-outans de Sumatra. "Il vit aussi en haute altitude et mange des fruits que ses congénères n'ont jamais touchés." Il rejoint donc la famille des "grands singes" aux côtés des bonobos, des gorilles et de ses comparses orangs-outans. Malheureusement, avec une population de seulement 800 spécimens, ce primate est aussi le grand singe avec le plus grand danger d'extinction.