11 morts depuis le début de la crise des Gilets jaunes : des accidents de la route mais pas seulement

Publié le 28 janvier 2019 à 21h03
11 morts depuis le début de la crise des Gilets jaunes : des accidents de la route mais pas seulement

DRAMES - Le Président Emmanuel Macron a annoncé ce lundi 28 janvier que 11 personnes avaient trouvé la mort depuis le début la crise des Gilets jaunes le 17 novembre. Des décès "bien souvent à cause de la bêtise humaine". Quelles sont les circonstances de ces drames ? LCI fait le point.

Emmanuel Macron a déclaré ce lundi 28 janvier qu'il déplorait "que 11 de nos concitoyens français aient perdu la vie durant cette crise", soit depuis le 17 novembre, première journée des manifestations de Gilets jaunes. Il a ensuite précisé qu'ils étaient morts "bien souvent à cause de la bêtise humaine" selon lui, mais qu'aucun d'entre eux "n'a été la victime des forces de l'ordre". L'annonce a fait réagir, notamment car ce onzième décès n'était pas connu. 

Emmanuel Macron déplore le décès de 11 personnes durant la crise des Gilets jaunesSource : Sujet TF1 Info

D'après nos informations, cette 11ème victime est un homme qui défilait dans le cortège des gilets jaunes ce samedi à Paris. Il était accompagné de 2 personnes lorsqu'il a fait un malaise, au niveau du boulevard Bonne Nouvelle à 14h45. Âgé de 52 ans, il est décédé à son arrivée à l'hôpital malgré une rapide prise en charge par les sapeurs-pompiers. 

Le cas d'une octogénaire touchée par une grenade à sa fenêtre à Marseille

Cette déclaration du Président de la République sur les victimes causées "bien souvent par la bêtise humaine"  fait également réagir car Marseille a été endeuillée par la mort d'une octogénaire durant "l'acte 3" des Gilets jaunes. Le 1er décembre à Marseille, cette femme de 80 ans avait été blessée chez elle par des éléments d'une grenade lacrymogène lancée depuis la rue alors qu’elle fermait les volets de son appartement, au quatrième étage d'un immeuble proche de la Canebière.

Le lendemain, elle décédait à l’hôpital d’un arrêt cardiaque, sur la table d’opération. Des plots de grenade ont été retrouvés chez elle. L'IGPN a été saisie pour faire le jour sur les circonstances exactes du tir de grenade. A ce jour, l'autopsie a révélé que le "choc n'était pas la cause du décès". Sa mort avait été imputée à "un  choc opératoire" et non au "choc facial", avait affirmé le parquet de Marseille.

Neuf victimes d'accidents de la route, en marge des barrages de Gilets jaunes

Tous les autres décès ont été provoqués par des accidents. Plus précisément, les neuf autres victimes ont toutes perdu la vie lors d’accidents de la route, liés à des barrages et à des conditions de circulations rendues difficiles.

La première personne décédée est une manifestante de 63 ans, percutée à un barrage filtrant à Pont-de-Beauvoisin, à la frontière entre l'Isère et la Savoie. L'accident a été causé par une automobiliste de 43 ans qui emmenait sa fille chez le médecin, le 17 novembre, premier samedi de manifestations. Bloquée au niveau du barrage, elle aurait paniqué alors que certains manifestants tapaient sur sa voiture. En accélérant pour se dégager, la voiture a fauchée la victime.

Dans la semaine qui a suivi, un motard a été tué sur la N7 à Portes-lès-Valence, par un camion-benne dont le conducteur a brusquement fait demi-tour pour éviter les embouteillages, percutant le deux-roues qui remontait la file de véhicules. Le jeune homme de 27 ans est décédé le mardi 20 novembre à l'hôpital de Valence, où il avait été transporté la veille dans un état grave.

Dans la nuit du 1er au 2 décembre sur la Nationale 113, près d'Arles dans les Bouches-du-Rhône, un automobiliste au volant d'une fourgonnette est décédé après avoir percuté un poids lourd à l'arrêt, en raison d'un bouchon de 10 km provoqué par un barrage de manifestants. Une situation qui s'est répétée le 10 décembre, où une jeune automobiliste s’est encastrée dans un camion, à l’arrêt sur la chaussée à cause des Gilets jaunes selon le chauffeur, à Chasseneuil-sur-Bonnieure en Charente.

Trois jours plus tard, un Gilet jaune est décédé sur le rond-point d'une sortie d'autoroute à proximité d'Avignon, dans le Vaucluse. Le jeune homme de 23 ans a été percuté par un camion autour de minuit, entre le 12 et 13 décembre, et est décédé peu de temps après, malgré l'intervention des secours.

Vendredi 14 décembre dans la soirée, un homme est décédé en Belgique à la frontière française près d'Erquelinnes, en Wallonie. L’automobiliste s’est encastré dans l'arrière d’un camion à l’arrêt, feux éteints, faisant barrage. Ce même vendredi soir, un autre accident de la circulation en marge d'un blocage de Gilets jaunes a causé la mort d'une femme, à Belleu dans l'Aisne. Un automobiliste a fait demi-tour à l'approche d'un barrage filtrant et a percuté une voiture à contre-sens, tuant sur le coup la femme qui se trouvait au volant.

Toujours en marge d'un barrage, un homme d'une soixantaine d'années a trouvé la mort le jeudi 20 décembre, près d'Agen dans le Lot-et-Garonne. L'homme manifestait et triait les voitures quand il a été renversé par un poids lourd, alors que le conducteur voulait forcer le passage.

Peu avant minuit le lendemain, un homme de 36 ans est mort, une nouvelle fois après avoir percuté un camion bloqué à un barrage filtrant de "gilets jaunes". L'accident s'est produit sur la D900, à l'entrée de Perpignan, dans les Pyrénées Orientales. Aucun autre décès n'avait été recensé depuis le 21 décembre. Jusqu'à la mort du manifestant ce week-end, lors de "l'acte 11" des Gilets jaunes.


La rédaction de TF1info

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