SOCIÉTÉ - Un Collectif des proches et familles de victimes de féminicides a lancé ce samedi un appel aux pouvoirs publics, leur demandant des mesures concrètes.
Le Collectif des proches et familles de féminicides tire la sonnette d'alarme. Dans un appel publié le 30 juin sur le site du Parisien, il demande aux pouvoirs publics de se mobiliser d'avantage. Et le Collectif d'avancer un macabre décompte : 70 féminicides conjugaux ont été commis depuis janvier. Un chiffre qui, depuis, a encore augmenté.
"Si l'assassinat de ces femmes est enfin pris au sérieux en France, alors des mesures d'urgence s'imposent, il faut convoquer un Grenelle des violences faites aux femmes : réunir toutes les parties prenantes, pour que la police, la justice, l'école, les services sociaux, les entreprises et les associations, et toutes nos institutions fassent barrage aux agresseurs", écrivent les membres du Collectif dans cette tribune.
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Ce collectif, formé par des familles endeuillées ces dernières années, avance également des pistes à l'attention du gouvernement. Des solutions existent, assurent-ils. Parmi elles : s'assurer de l'éviction effective du conjoint violent, mais aussi de s'assurer que les peines prononcées soient respectées. Autre suggestion : un recours accru à l'ordonnance de protection dont l'usage par les juges aux affaires familiales resterait faible. Selon un recensement effectué par la page Facebook Féminicides par compagnons ou ex, 70 femmes ont été tuées depuis le début de l'année. Samedi 6 juillet, le Collectif, soutenu par nombre d'associations féministes, appelle à un rassemblement Place de la République à Paris.
Au total, 125 personnes sont mortes en 2017, victimes de la violence de leur partenaire ou de leur ex-partenaire de vie (contre 138 en 2016 et 136 en 2015), dont 109 femmes et 16 hommes, selon les derniers chiffres communiqués par le gouvernement. Ainsi, une femme meurt tous les 3 jours du fait de la violence de son conjoint ou ex-conjoint.
La "répétition d'homicides conjugaux" a poussé la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, à rédiger début mai une nouvelle circulaire, adressée à tous les procureurs. Elle y réaffirme "le caractère prioritaire de la lutte contre les violences conjugales" et encourage les magistrats à "poursuivre les efforts" pour "une réponse ferme et réactive". Pour "aller plus loin" dans la protection des victimes, la ministre indique avoir demandé à ses services de travailler à l'expérimentation d'un bracelet électronique pour maintenir à distance les hommes violents.