ACTION - Des centres des impôts ont été murés, notamment en Charente et dans l'Ain. Pour l'heure, on ne sait pas qui est à l'origine de ces actions.
La grogne prend désormais la forme d'actions contre des symboles de l'Etat. Dans la nuit de lundi, des centres des impôts ont été murés en Charente et dans l'Ain, avec l'inscription "Droit dans le mur", sur celui d'Ambérieu-en-Bugey. Ce sont les employés de ces centres qui ont découvert la situation en allant travailler lundi matin.
A Pont-d'Ain, où un autre centre a lui aussi, fait les frais de ces actions, le maire, Gérard Guichard, indique qu'elles ont très probablement été menées dans la nuit de dimanche à lundi car "le ciment était encore frais, quand la perceptrice l'a découvert". "J'ai demandé à mes services techniques d'enlever les moellons (...) La porte n'était pas murée jusqu'en haut", dit-il au Progrès.
On n'est pas la cible à abattre
Anne Guyot Welke, de Solidarités FIP
Invitée de LCI, ce mardi matin, Anne Guyot Welke, porte-parole de Solidarité Finances publiques, syndicat de la Direction Générale des Finances Publiques, a dénoncé les violences faites contre ces centres : "On n'est pas la cible à abattre", dit-elle. "On peut comprendre la colère des Français (...) il faut exiger une refonte du système fiscal plus juste qui pourrait permettre la transition écologique et puis la question du pouvoir d'achat passe avant la question salariale, mais on entend rien sur ce sujet", explique-t-elle.
"Le prélèvement à la source va être un choc psychologique, car il vont avoir du salaire enlevé du montant de l'impôt. Pour certains d'entre eux, qui n'avaient pas fait le choix de la mensualisation, il va y avoir un choc et là, nous, on est en rien responsable de ce choix-là", s'inquiète la porte-parole.
A cause de ces actions, les agents craignent-ils pour autant pour leur sécurité ? "On a interpellé notre responsable administratif et le ministre, pour que la sécurité et la protection des agents soient assurées. Les blocages sont différents d'un site à l'autre, on tente de discuter avec les manifestants. On peut comprendre les difficultés, qu'ils soient salariés du privé ou du public, c'est une question centrale", estime-t-elle.
Ce lundi, l'AFP se fait l'écho de très nombreux sites recensés sur les sites des Finances publiques, d'après Bercy. En tout, ce sont 134 sites dans 55 départements qui ont été vandalisés. Survenus dans "des sites majoritairement ouverts au public", ces "incidents" sont "essentiellement des actes de vandalisme, comme des feux" allumés ou des dépôts d'"ordures devant les centres, ainsi que quelques cadenassages" ou encore, dans "cinq cas", la pose de "parpaings" pour "bloquer les entrées", précise la Direction générale des finances publiques (DGFIP).
Selon le syndicat FO Finances, outre "des bâtiments publics pris pour cible", des "agents des finances sont empêchés de se rendre sur leur lieu de travail, voire (sont) parfois menacés et insultés". FO Finances indique dans un communiqué avoir "alerté les autorités ministérielles dès la semaine dernière". Le syndicat "exige des ministres qu'ils prennent sans délai toutes les mesures de prévention pour assurer la sécurité des biens et de leurs agents".
"La majorité des sites concernés ont été fermés au public (...). Les agents sont quant à eux majoritairement à leur poste de travail, même si les conditions de déplacement sont parfois compliquées", comme pour "les autres habitants", avec un "manque de carburant parfois", a-t-on détaillé. Lundi, dans l'après-midi, "un retour à la normale avait été constaté sur 79 sites", a noté la DGFIP, précisant qu'elle compte "environ 4.000 sites accueillant du public".