MANIFESTATION - Eric Drouet, figure médiatique et controversée des "gilets jaunes", a été interpellé mercredi soir près des Champs-Elysées à Paris et placé en garde à vue pour organisation d'une manifestation sans déclaration préalable.
Eric Drouet, un des initiateurs de la première mobilisation nationale des "gilets jaunes", a été arrêté, ce mercredi soir. Il se dirigeait vers les Champs-Elysées où il avait appelé d'autres sympathisants à se rassembler. "Ce soir, on va pas faire une grosse action mais on veut choquer l'opinion publique. Je sais pas s'il y en aura qui seront avec nous sur les Champs(...) On va tous y aller sans gilets", disait-il.
Peu après cette arrestation, plusieurs politiques ont réagi sur Twitter. A l'instar de Jean-Luc Mélenchon. Après avoir fait part de sa "fascination" pour ce chauffeur routier, dans l'après-midi de mardi, le leader de la France Insoumise demande sa libération et dénonce ce qu'il appelle "une police politique".
De nouveau Éric Drouet interpellé. Pourquoi ? Abus de pouvoir. Une Police politique cible et harcèle désormais les animateurs du mouvement gilet jaune. #GiletsJaunes — Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 2 janvier 2019
Assez de violences, de condamnations et d'interpellations contre les #GiletsJaunes ! Libérez Éric Drouet. Fichez la paix aux porte-voix du peuple. — Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 2 janvier 2019
Plusieurs autres personnalités politiques ont commenté cette arrestation. Parmi eux, le président du Nouveau Centre Hérvé Morin, la sénatrice écologiste Esther Benbassa, l'ancien ministre Frédéric Lefebvre ou encore Wallerand de Saint-Just, trésorier du Rassemblement national.
"Il y a une espèce d'amateurisme dans la gestion de tout ça", regrette Hervé Morin. Pour le président de la Normandie, les forces de l'ordre ont donné trop d'importance à un rassemblement pacifique d'une quinzaine de personnes, qui aurait dû "ne faire qu'une brève" dans les journaux du lendemain.
Le pousser à la faute en l’incitant à enfreindre la loi, pour mieux s’indigner et récupérer le mouvement... EXPLOITATION DE L’HOMME PAR L’HOMME #Drouet #Melenchon Honteux... https://t.co/u9PX6GfnSG — Frédéric Lefebvre (@FLefebvre_RF) 2 janvier 2019
"Le pouvoir perd les pédales"
#Drouet arrêté. La bande d'amateurs qui nous gouvernent se tire une balle dans le pied (ce n'est pas la première). Et elle torpille gaiement la possibilité d'un vrai dialogue. Il est bien parti, le grand débat... #GiletsJaunes — Esther Benbassa (@EstherBenbassa) 2 janvier 2019
Cette vidéo de l’interpellation ce soir d’ @EricDrouetGJ montre que le pouvoir perd les pédales. Elle ne peut qu’alimenter une indignation bien justifiée https://t.co/aQtzzAftJm — W. de SAINT JUST (@wdesaintjust) 2 janvier 2019
"On a clairement annoncé le rétablissement de l'ordre"
Du côté de l'Assemblée nationale, la porte-parole du groupe LREM apporte son soutien aux forces de l'ordre. "Il n'est pas arrêté en raison de ses idées mais parce qu'il enfreint la loi", écrit Aurore Bergé.
"Monsieur Drouet enfreint délibérément la loi et nous devrions le laisser faire ? Pourquoi ? Parce qu'il est devenu une personnalité publique ? Il n'est pas arrêté en raison de ses idées mais parce qu'il enfreint la loi." @BFMTV #EricDrouet #GiletsJaunes — Aurore Bergé (@auroreberge) 2 janvier 2019
"On a clairement annoncé le rétablissement de l'ordre", affirme de son côté la secrétaire d'État Christelle Dubos sur LCI.
Éric Drouet, 33 ans, un chauffeur routier de Melun (Seine-et-Marne), est une des voix qui pèsent dans la contestation qu'il définit lui-même comme "populaire" et "totalement apolitique". Il avait déjà été arrêté le samedi 22 décembre pour "port d'arme prohibé de catégorie D". Il devrait être jugé le 5 juin prochain. Dans l'attente de ce procès, il a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de porter une arme.