Clermont-Ferrand : pourquoi des professeurs ont jeté des manuels scolaires devant le rectorat ?

Publié le 15 janvier 2020 à 15h39
Clermont-Ferrand : pourquoi des professeurs ont jeté des manuels scolaires devant le rectorat ?

MANIF - Des organisations syndicales de l’Education nationale ont lancé mardi des manuels scolaires devant le rectorat de Clermont-Ferrand pour mettre le gouvernement "au pied du mur" de l’Education. L'action a été filmée et dévoilée par la CGT Éduc'action Puy-de-Dôme-Académie de Clermont-Ferrand, au risque d'essuyer la controverse.

L'action n'est pas passée inaperçue et n'a pas manqué de susciter son lot de réactions.  Mardi, alors que les manifestations contre la réforme des retraites, un rassemblement a eu lieu dans le cadre de l’appel national interprofessionnel contre le projet de loi de réforme des retraites devant l’inspection de l’Education nationale, lancé par la FSU, la CGT, Sud et FO, notamment devant le rectorat de Clermont-Ferrand. Dès 8 heures du matin, les militants ont construit un mur à partir de vieux manuels scolaires, avant de les jeter par-dessus les grilles. "Des livres rendus inutiles par toutes les réformes dans le premier comme dans le second degré", précise la CGT qui, dans un communiqué annonçant l'opération, appelait à apporter des manuels inutilisés.

Une vidéo de cette action a depuis été révélée via le compte Twitter de la CGT Éduc'action Puy-de-Dôme-Académie de Clermont-Ferrand, avec notamment le hashtag #StopLycéeBlanquer.

Une symbolique contestée

Sous la vidéo, pullulent des commentaires offusqués : "Des centaines de bibliothèques, des milliers d'écoles dans de très nombreux pays rêveraient d'en avoir. Et vous vous dites profs, vecteur du savoir et de la connaissance. J'ai honte pour vous." lance un internaute. "Cela rappelle des souvenirs" surenchérit un autre, accompagnant son message d'une vidéo en référence aux autodafés allemands de 1933, lorsque des dizaines de milliers de livres étaient publiquement jetés au bûcher par des étudiants, des enseignants et des membres des instances du parti nazi. 

Au micro de France 3 Auvergne Anne Roascio, co-secrétaire départementale CGT Educ’action considère cet "acte symbolique", une démonstration du "ras-le-bol des enseignants" : "Nous avons eu du mal à faire cette action" concède-t-elle. "Ce n’est pas rien de jeter des livres, c’est le savoir, la culture, ce qui est notre mission. Cela montre vraiment que nous sommes à bout." 


La rédaction de TF1info

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