Il "fascine" Mélenchon, dément voter FN : Eric Drouet, ce Gilet jaune qui assume vouloir "choquer l'opinion"

Publié le 3 janvier 2019 à 8h45, mis à jour le 3 janvier 2019 à 9h20

Source : Sujet TF1 Info

POLÉMIQUE - Eric Drouet, l'un des "Gilets jaunes" les plus écoutés qui avait récemment appelé à "entrer dans l'Elysée", a été interpellé pour la seconde fois depuis le début du mouvement. Retour sur les déclarations de cette figure des Gilets jaunes, courtisé par les uns, conspué par les autres et qui dément avoir voté FN en 2017.

Les uns voient en lui un héros , victime d'une "arrestation arbitraire". Les autres conspuent un homme qui "ne rend pas service aux Gilets jaunes." Eric Drouet a été interpellé mercredi soir. Pour la seconde fois depuis le début du mouvement des Gilets jaunes. Ce chauffeur routier de 33 ans a été placé en garde à vue alors qu'il se trouvait avec quelques dizaines de symathisants à proximité de la Place de la Concorde à Paris. Il était déjà sous le coup d'une convocation devant le tribunal correctionnel le 5 juin prochain pour port d'arme prohibé de catégorie D (un baton selon lui, une matraque selon les policiers) et participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations et été placé sous contrôle judiciaire le 23 décembre. 

Jean-Luc Mélenchon "fasciné"

Depuis son interpellation, les réactions politiques se multiplient pour justifier ou condamner cette interpellation. Parmi les plus ardents défenseurs d'Eric Drouet, Jean Luc Mélenchon a immédiatement appelé à "ficher la paix aux porte-voix du peuple".  Le leader de la France insoumise n'a jamais caché son intérêt pour les profils contestataires et Eric Drouet ne fait aucunement exception. Dans un post Facebook posté avant cette interpellation, le leader de la France Insoumise a dit sa "fascination" pour la personnalité d'Eric Drouet, faisant même un parallèle  entre la figure du mouvement et son homonyme révolutionnaire, Jean-Baptiste Drouet qui, au 18e siècle, est entré dans l'Histoire de France pour avoir reconnu le roi Louis XVI et sa famille, durant leur fuite.

"La France est pleine de ces personnages qui marquent son histoire comme autant de cailloux blancs. C’est pourquoi je regarde Éric Drouet avec tant de fascination", dit-il. "Je m’amuse des ironies de l’histoire. Il y en a tant ! La plus suave c’est de voir l’action de monsieur Éric Drouet. Je ne le connais pas. Je l’écoute, je le lis et je vois en lui la même sage et totale détermination que chez madame Priscilla Ludosky", écrit également le politique.

"Ce beau texte, on ne sait pas ce qui se cache derrière"

Eric Drouet  se définit comme "populaire" et "totalement apolitique". Courtisé par Mélenchon, défendu par le Rassemblement national, il a démenti avoir voté Marine Le Pen en 2017 contrairement à ce que laissait entendre Benoît Hamon dans la matinée sur RTL.

Sa page Facebook a rapidement été suivie par des dizaines de milliers d'Internautes alors qu'il appelait au "blocage national contre la hausse des carburants". S'en est suivie la mobilisation du 17 novembre et les différents "Acte", qualifiant les événements du groupe. Une figure devenue rapidement populaire mais qui n'hésite pas à verser dans le complotisme y compris après la publication de la tribune de Jean-Luc Mélenchon : "Ce n'est pas un texte de Jean-Luc Mélenchon qui va changer notre cause, explique-t-il ce mercredi sur Facebook (...). C'est un beau texte mais on ne sait pas ce qui se cache derrière."

"Choquer l'opinion"

Dans une vidéo publiée ce mercredi, sur Youtube, il appelait à "choquer l'opinion" mercredi soir avec une action sur les Champs Elysées. "On va pas faire une grosse action mais on veut choquer l'opinion publique. Il y aura des médias. Ca va être une grosse action (...) Ce soir on veut choquer l'opinion publique. Ils peuvent faire ce qu'ils veulent avec les images (...) On va tous y aller sans gilet, comme la semaine dernière", dit-il dans cette vidéo. 

"On compte aller là où on veut (...) certainement pas là où ils veuillent qu'on aille, en mode pacifique, déposer des bougies et vous verrez qu'ils ne vont pas du tout vouloir qu'on le fasse". Lorsqu'un Internaute réagit à cette vidéo en disant : "j'en peux plus de rester pacifique", il répond du tac au tac "c'est pareil ...". 

Le pacte de Marrakech et la "vente de la France à l'ONU"

Le Pacte de Marrakech, signé par la France le 11 décembre dernier a fait l'objet de nombreuses rumeurs et fausses informations. Au cours d'un échange filmé avec Maxime Nicolle, alias Fly Rider, autre Gilet  jaune très suivi, les deux hommes évoquent ce pacte de l'ONU signé par la France. 

"L'histoire de l'ONU c'est ... Il veut signer un pacte pour accueillir 480 millions de migrants sur huit pays différents et il veut donner la place de siège permanent à l'ONU à quelqu'un d'autre", déclare Maxime Nicolle. Réaction d'Eric Drouet : "c'est chaud, c'est chaud, c'est chaud". Une réaction qui montre un certain scepticisme mais qui est tout de même de nature à propager des rumeurs alors que le pacte est "juridiquement non contraignant" et réaffirme même le "droit souverain des États" à définir leur politique migratoire, dans le texte.

Il voulait "rentrer dans l'Elysée"

Eric Drouet avait indiqué lors d'un débat télévisé, le 5 décembre dernier  : "Si on arrive à l'Elysée... on rentre dedans".  Une déclaration formulée sur un plateau de télévision qui avait déclenché de très vives réactions. L'intéressé s'était par la suite expliqué, indiquant qu'il n'avait dit qu'il voulait aller à l'Elysée pour casser mais "pour se faire entendre". 

"Les seuls interlocuteurs qu'on a ce sont les ministres, Premier ministre ou secrétaire d'Etat, jamais le Président. C'était pour le symbole", ajoutant que certains ont "déformé" ses propos. Ces propos tenus à la veille de l'acte IV, lui ont valu l'ouverture d'une enquête pour "provocation à la commission d'un crime ou d'un délit et organisation d'une manifestation illicite." 


La rédaction de TF1info

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