INDUSTRIE - Michelin vacille. L'un des symboles de notre industrie a annoncé ce jeudi la fermeture de son site à La Roche-sur-Yon. Les 619 salariés de l'usine se mobilisent. Sur place, la colère gronde.
La vie de centaines de salariés vendéens à Michelin a basculé ce jeudi matin. La direction du fabricant de pneumatiques a annoncé la fermeture de l'usine de La Roche-sur-Yon, en Vendée, prévue d'ici 2021. Une décision vivement contestée par les syndicats d'une entreprise jugée très rentable. Ce sont ainsi 619 emplois qui sont menacés. "J'ai le coeur lourd", déclare Anthony Guilloteau, délégué CGT du site. "On a vu des salariés en pleurs, en colère. Michelin gâche la vie de 600 familles."
Interrogé par les équipes de TF1, le DRH de Michelin France, Jean-Paul Chiocchetti, explique : "C'est le dernier site de production de pneus poids lourds en France. Ce n'est pas une mort annoncée du poids lourd en France, car Michelin continuera à en vendre. Mais en ce qui concerne la fabrication, c'est malheureusement la dernière usine." La direction va proposer "un plan d'accompagnement des salariés" de La Roche avec des mesures de préretraite et des dispositifs de mobilité interne et externe, apprend-on dans un communiqué du groupe.
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Reclassement des salariés dès le 15 octobre
La raison ? La direction de Michelin évoque une fermeture inévitable face à un marché international trop concurrentiel. Le maire de La-Roche-sur-Yon a en tout cas apporté son soutien aux salariés. "On va vous faire rencontrer des entreprises pour vous écouter et être au plus près de vos souhaits", a-t-il tenté de rassurer, dénonçant toutefois la "brutalité" de l'annonce faite quelques heures plus tôt.
Direction et syndicats doivent se retrouver le mardi 15 octobre pour entamer les reclassements des salariés. "Michelin donnera à chaque salarié concerné la possibilité de rester au sein de l'entreprise en France", promet le numéro deux mondial des pneumatiques, s'engageant en outre à lancer "un projet public-privé d'envergure pour donner un nouvel avenir au site" vendéen, qui fabrique des pneus poids lourds depuis 1971.
Touchée par les difficultés du marché et la concurrence des pneus asiatiques à bas coûts, la marque au Bibendum avait également annoncé il y a deux semaines la fermeture d'ici à 2021 de son usine de Bamberg, au sud de l'Allemagne, qui emploie 858 salariés pour produire des pneus de voitures.