Fronde sociale : des étudiants et des lycéens aussi dans la rue

par Amandine REBOURG Amandine Rebourg
Publié le 29 novembre 2018 à 19h42
Fronde sociale : des étudiants et des lycéens aussi dans la rue
Source : AFP

MOBILISATION - La journée de samedi 1er décembre promet d'être intense sur le front social, avec les appels à manifestations de la CGT et des Gilets jaunes notamment. Mais pour les lycéens, les actions commencent dès vendredi pour se poursuivre samedi avec un rassemblement étudiant place du Panthéon.

Le pavé parisien va chauffer ces prochains jours. Ce samedi, de nombreuses manifestations sont prévues aux quatre coins de la capitale à l'appel de différentes organisations : La CGT, Act Up, les Gilets jaunes, le collectif Rosa Parks, la Vérité pour Adama, notamment. A ces mouvements citoyens aux revendications diverses, s'ajoutent également l'Union Nationale Lycéens et la FAGE, fédération des associations générales étudiantes. 

Les actions des lycéens démarreront ce vendredi, avec un appel à bloquer les lycées pour protester contre la politique d'Emmanuel Macron. Le lendemain, les étudiants prendront la relève pour faire entendre leur colère au sujet de la hausse des frais d'inscription des étudiants étrangers.  

L'Union Nationale lycéenne appelle à bloquer les lycées, ce vendredi 30 novembre

L'Union nationale des Lycéens (UNL) se mobilisera ce vendredi 30 novembre. Le syndicat lycéen appelle à un blocage dans les lycées pour dénoncer la politique d'Emmanuel Macron et en particulier, les mesures qui concernent la jeunesse. Dans leur communiqué publié sur la page Facebook de l'organisation, ils s'élèvent contre la "casse des droits des travailleu·se·r·s, hausse de la CSG, mise en concurrence des ambulanciers. L’augmentation des taxes carburant est la goutte d’eau qui fait déborder le vase". 

"Les lycéen.ne.s tiennent à rappeler que la jeunesse aussi est en colère, car depuis un an et demi elle est attaquée, bafouée, oubliée, humiliée, une simple variable d’ajustement pour le gouvernement", écrivent les lycéens. Sans indiquer clairement qu'ils rallient le mouvement des Gilets jaunes, l'UNL entend bien profiter de la "colère générale" pour se faire entendre. 

Rallier les Gilets jaunes ? "Ce n'est pas le projet" pour la Fédération des associations générales étudiantes

A la Fage, c'est contre la hausse des frais d'inscriptions pour les étudiants étrangers hors union européenne, qu'on est en colère. Seuls les étudiants résidant hors de l'Espace économique européen sont concernés: les étudiants venant de l'EEE continueront eux à payer les mêmes frais qu'un étudiant français, en vertu des règles européennes. Ce n'est pas aux étudiants de contribuer au sous-financement de l’enseignement supérieur par l’Etat", s'indigne le premier syndicat étudiant, la Fage.

"Cette augmentation des frais pour les étudiants est une mesure injuste. On s'y oppose", explique à LCI, Alexandra Gonzalez, membre de la Fage. "C'est une porte ouverte car rien ne dit que ce ne sera pas généralisé alors on demande un retour en arrière", dit-elle. En cause, la précarité de certains étudiants étrangers qui risque d'être aggravée par cette hausse des frais d'inscription. A la rentrée 2019 les frais de scolarité pour les étudiants étrangers extra-européens seront ceux-ci :  le coût d'une inscription en licence passera de 170 euros par an à 2.770 euros et celui du master de 243 à 3.770 euros.

"Les étudiants étrangers n'ont pas droit aux bourses. Sur tout le territoire nous avons des épiceries solidaires, des Agoraé pour les étudiants précaires. Les étudiants étrangers constituent la majorité des personnes qui s'y rendent. Ce sont eux qui en ont le plus besoin. Financièrement, ils sont en grande difficulté et à cela s'ajoutent les problèmes administratifs d'obtention de visas qui prennent du temps et sont compliqués", explique Alexandra Gonzalez. 

Pour autant, cette colère étudiante qui s'exprimera dans la rue samedi 1er décembre va-t-elle rallier le mouvement des Gilets jaunes ? "Notre mouvement est indépendant, mais il se trouve que cela tombe le même jour, effectivement. On ne peut pas parler pour les autres organisations mais ce n'est pas le projet", répond la Fage.


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