Le pas en avant de la police pour l'accueil et la prise en charge des personnes LGBT

Publié le 29 janvier 2019 à 19h34, mis à jour le 29 janvier 2019 à 19h59
Le pas en avant de la police pour l'accueil et la prise en charge des personnes LGBT
Source : SIPA

LGBTQI+ - C'est un pas en avant important que vient de faire la police nationale en faveur de la communauté LGBT : des préconisations pour l'accueil des personnes issues de la communauté LGBT. Un accent particulier est mis sur l'accueil des personnes trans. On vous explique.

Il aura fallu près de trois ans pour que la police prenne en compte les préconisations de l'association FLAG!. Mais les récentes agressions homophobes et transphobes pourraient avoir accéléré leur mise en place. La direction générale de la police nationale vient d'adresser un télégramme à l'ensemble des directions de la police nationale, afin de sensibiliser les différents services à l'accueil des personnes LGBT. 

Ces mesures, jugées nécessaires en raison de la méconnaissance du sujet par les personnels de terrain, doivent permettre aux personnes issues de la communauté LGBTQI+ d'être mieux accueillies et prises en charge au sein des services de police sur le territoire français. D'après Mickaël Bucheron, représentant de l'association FLAG!, elles sont "virtuellement effectives" mais doivent désormais "redescendre" jusqu'aux personnes sur le terrain. Le policier salue tout de même une "avancée nette" de la part de l'institution. 

Parmi les mesures, on note l'installation d'un "policier-référent" dans les commissariats pour assurer notamment la formation et la sensibilisation des personnels sur les modalités d'accueil des personnes LGBT. "Il y a beaucoup de policiers référents sur d’autres thématiques. On sera vigilant sur la formation qui leur sera prodiguée. On a fait une intervention avec la Dilcrah, (Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Haine anti-LGBT) pour sensibiliser les policiers à ces questions. Mais il y a un gros travail à faire", explique Mickaël Bucheron, soulignant des "progrès indéniables". En zone gendarmerie, "c’est plus compliqué", estime-t-il cependant, faisant valoir que ce dispositif "sera décliné au niveau départemental".

Un focus a été mis sur l'accueil et la prise en charge des personnes trans

Ces mesures devraient rassurer les victimes d'actes homophobes mais aussi les personnes trans, régulièrement agressées. En effet, une attention particulière leur a été apportée. Lors du dépôt d'une plainte, les policiers seront sensibilisés au fait d'appeler la personne par le prénom souhaité par celle-ci et non par le prénom écrit sur la pièce d'identité. Le genre de la personne sera ainsi respecté. "Le PV de plainte initial sera obligatoirement pris au nom officiel de la personne qui figure sur son document d'identité, mais dans le langage courant, on respectera le genre. Il fallait formaliser les choses", indique encore Mickaël Bucheron. 

Pour ce qui est des gardes à vue, ces personnes pourront, dans la mesure du possible, "être placées en cellule individuelle afin qu'elles ne subissent pas d'agressions sexuelles et autres violences", précise à LCI, Mickael Bucheron. "Il faudra faire en sorte que les personnes en transition ne soit pas placées en cellule avec les hommes, par exemple. Cela peut être dangereux pour elles. Nous voulions qu’elles aient une cellule individuelle mais cela pourrait être difficile à mettre en place, notamment dans les grandes villes", nuance-t-il.

Pour les palpations, "on a imaginé un document que les personnes trans pourraient porter sur elles. Il indiquerait que la personne souhaite qu'on l'appelle X et qu'elle préférerait être palpée par une personne de même sexe. On invente rien, c'est une idée belge", dit encore le policier. 


La rédaction de TF1info

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