Tous dans la rue mais pas tous ensemble : comment va se passer la manifestation de mardi

Publié le 17 décembre 2019 à 8h05, mis à jour le 17 décembre 2019 à 17h02

Source : TF1 Info

MOBILISATION - Après deux journées de manifestations les 5 et 10 décembre, les syndicats se redonnent à nouveau rendez-vous dans la rue mardi 17 décembre, mais cette fois-ci avec un front uni. Alors à quoi s’attendre en France ce mardi ?

Ni la présentation de la réforme des retraites par le Premier ministre, ni la démission de son architecte Jean-Paul Delevoye ne calment la colère. Sans la moindre ébauche d'une sortie de crise, et à quelques jours de Noël, syndicats et citoyens opposés à la réforme des retraites se donnent rendez-vous mardi 17 décembre dans la rue. On fait le point sur ce qui est prévu.

"Il n'y aura que le Medef qui ne sera pas en grève"

"La ligne rouge a été franchie." C’est avec cette petite phrase que Laurent Berger a, quelques instants après les annonces d'Edouard Philippe, mercredi 11 décembre, réagi aux grandes lignes prévues pour la réforme des retraites. Favorable au fond de la réforme, le secrétaire général fait basculer la CFDT, numéro 1 aux élections professionnelles, du côté de l’opposition à cette loi. Lorsqu’il a appelé rapidement à rejoindre la mobilisation du 17 décembre, il a enclenché un effet domino. Se sont joints à l'appel tous ceux qui étaient restés réticents, comme la CFTC (Confédération française des travailleurs chrétiens) et l'Unsa (Union nationale des syndicats autonomes). 

Avec l’appel des principales organisations de jeunesse (Unef, MNL, Fidl, UNL, Fage),"il n'y aura que le Medef qui ne sera pas en grève", a ironisé le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez sur LCI. Une première depuis 2010, déjà pour une réforme des retraites.

"Ni ennemis, ni partenaires"

Un front uni mais qui ne donnera pas lieu à une photo de famille, chaque partie restant ancré sur sa vision irréconciliable du système de pensions. D’un côté les plus réformistes, qui sont pour la mise en place d’un système "universel" par points (CFDT, CFTC, Unsa) et de l’autre ceux qui proposent un tout autre modèle (CGT, FO, CFE-CGC, FSU, Solidaires). Les centrales se retrouvent malgré tout sur le rejet de l'âge-pivot, jugé comme une hausse déguisée de l'âge de départ, et la mauvaise prise en compte de la pénibilité dans le calcul des pensions.

Insuffisant pour que l'union soit totale. Preuve en est, les deux conférences de presse, qui se feront de manière séparées, juste avant le top départ. Et encore plus symbolique, si le parcours est le même, à savoir un cortège qui ira de la place de la République à celle de la Nation, en passant par Bastille, les deux camps vont défiler séparément. 

"Nous ne sommes pas sur les mêmes positions", a résumé lundi dernier sur France Info Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, premier syndicat français, précisant que "ça ne fait de nous ni des ennemis, ni des partenaires de la réforme des retraites". Sur LCI, le cégétiste Jean-Pierre Mercier a convenu qu'il "n'y avait pas de front syndical" mais qu'il fallait, en gros, faire sans et compter sur "l'union de tous les salariés".

Un dispositif policier d'ampleur

Côté Gilets jaunes, comme dorénavant à chaque appel à la mobilisation, ils proposent de rejoindre les rangs "en masse". Le 14 décembre, Eric Drouet a encore une fois félicité les grévistes pour leur action et a estimé qu'il fallait les "soutenir" notamment en battant le pavé. "Si on descendait une bonne fois pour toute dans la rue, le gouvernent serait mis à mal direct", a lancé celui qui est à initiative du premier "acte", face caméra. De son côté, Maxime Nicolle a publié une image appelant au "French bloc". Une référence on ne peut plus explicite au "black bloc".

De quoi faire craindre des débordements, notamment par la présence de ce que les autorités considèrent comme des militants "ultra-gauche ou d’ultra-jaune". Comme elle en a désormais coutume, la préfecture de police a pris un arrêté interdisant tout rassemblement dans certain secteur de la capitale. Selon nos informations, le dispositif policier sera donc d’ampleur. Les forces de l’ordre interviendront avec deux principes, nous souffle-t-on, "mobilité et réactivité". A noter que les protections légères (lunettes, casques de vélo, sérum physiologique...) sont autorisées, si tant est qu'elles ne sont pas découvertes dans les périmètres interdits par les autorités. Contrairement aux gants coqués ou aux jambières, considérées comme des protections "offensives". Les autorités ont également demandé la fermeture des magasins, terrasses, et restaurants se trouvant sur le parcours de la manifestation. 


La rédaction de TF1info

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