Qui sont ces seniors qui travaillent encore à plus de 65 ans ?

Publié le 20 novembre 2018 à 18h00

Source : JT 20h Semaine

SOCIÉTÉ - L'Insee sort aujourd'hui son annuel "portrait social de la France". Une étude sur la société française avec, cette année, un éclairage particulier sur les seniors et notamment ceux qui travaillent après 65 ans.

A un moment de la vie où certains préfèrent profiter de leurs petits enfants, jardiner, voyager ou encore faire du sport, certains seniors ont beau avoir atteint l'âge de la retraite, ils continuent d'avoir une activité professionnelle. Un phénomène croissant depuis 2006 et sur lequel l'Insee a choisi de se pencher cette année dans son étude "Portrait Social". 

Le taux d'emploi des + 65 ans se situe en effet autour de 3% en 2017, sachant que les seniors représentent 20% de la population française. C'est trois fois plus qu'il y a une dizaine d'années. On constate ainsi que 70% des 65-74 ans cumulent retraite et emploi. 

Qui sont ces seniors qui travaillent, passés l'âge légal de la retraite ?

L'Insee indique que ces seniors actifs occupent pour 29% d'entre eux des professions intellectuelles supérieures ou sont dans l'encadrement. A noter que les professions libérales sont "surreprésentées". Ainsi, 11 % des 65-74 ans en emploi exercent une profession libérale. 

L'institut a dressé des profils types de ces seniors qui poursuivent une activité professionnelle. Quatre se dégagent nettement. D'abord les femmes de plus de 65 ans, peu diplômées, à temps partiel, plus souvent seules et immigrées, qui forment près de la moitié du total (41%). Viennent ensuite les hommes très diplômés et urbains (34%), puis les commerçants, assez peu diplômés (18%) et enfin, les agriculteurs, âgés, habitant dans une commune rurale et eux, sont souvent à temps complet (7%). 

Le montant moyen perçu par les femmes représente, selon les générations, entre 50 % et 70 % du montant moyen perçu par les hommes
Insee, portrait social 2018

Les hommes et femmes ne sont pas égaux dans de nombreux domaines. Des inégalités qui ressortent également quant à l'âge de départ à la retraite et encore plus pour ce qui est du montant de la pension. "Quelle que soit la génération, l’âge moyen de départ des hommes est inférieur de près d’un an à celui des femmes. La durée de retraite des femmes serait cependant supérieure à celle des hommes, en lien avec une espérance de vie à 60 ans plus élevée", indique l'Insee. 

L'Institut a constaté que "le montant moyen perçu par les femmes représente, selon les générations, entre 50% et 70% du montant moyen perçu par les hommes". Néanmoins, les pensions de retraite des hommes diminuent entre les

générations 1944 et 1956, quand celles des femmes augmentent nettement (du fait de carrières plus complètes). Un élément qui, mathématiquement, induit un resserrement des écarts de pension entre les hommes et les femmes. 

Le niveau de vie des seniors a progressé mais stagne depuis quelques années

Concernant le niveau de vie, l'Insee relève qu'entre 1996 et 2010, le niveau de vie moyen des plus de 65 ans a progressé de la même façon que celui des actifs, avant de s'arrêter en 2011. Pour autant, celui-ci reste stable en euros tandis que le niveau de vie des 25-64 ans quant à lui, baisse de 3%. "Cette évolution un peu plus favorable pour les seniors tient à la plus faible sensibilité de leurs ressources à la conjoncture économique", analyse l'Insee. 

Comment cela se traduit-il ? Dans les faits, les seniors représentent un chiffre deux fois moins important que les 25-64 ans, dans la part des ménages les plus modestes. De fait, ils sont alors deux fois moins concernés que les autres par la pauvreté monétaire. Une phénomène qui s'explique par l'effet "redistributif" des dispositifs sociaux pour les personnes âgées comme le minimum vieillesse ou le minimum contributif. 

Cependant, toutes les générations ne sont pas logées à la même enseigne. Si le niveau de vie des seniors a "nettement progressé jusqu'aux générations 1941-1945", il faut noter que cette hausse s'interrompt pour les personnes nées entre 1946 et 1950. Ces derniers ont un niveau de vie comparable à celui de la génération 1941-1945. 

Un patrimoine supérieur mais qui ne progresse plus

Question patrimoine, les seniors affichent un chiffre brut de 14% supérieur aux générations actives (25-64 ans). En d'autres termes, les seniors ont un patrimoine brut plus important que celui de la population active. Ayant joui d'une conjoncture économique favorable et de l'augmentation de la valeur des prix immobiliers, le patrimoine des seniors a nettement progressé au fil des générations. Les héritages et autres pensions de retraites plus élevées sont passées par là. "Cette tendance semble s’interrompre pour la génération 1946-1950 : à 65-69 ans, les ménages appartenant à cette génération ont le même montant moyen de patrimoine que les ménages dont la personne de référence est née entre 1941 et 1945", note l'Insee. 

Malgré tout, plus les seniors avancent en âge et plus il faut puiser dans son épargne, ce qui conduit à une baisse du patrimoine à partir d’un certain âge. "De ce fait, le patrimoine des ménages dont la personne de référence est âgée de 65 à 69 ans est supérieur en moyenne d’un tiers à celui des ménages dont la personne de référence est âgée de 80 ans ou plus." 


La rédaction de TF1info

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