HORIZON 2025 - Jeudi, après un an et demi de discussions, rencontres et concertations, Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites, va dévoiler ses recommandations au sujet de la réforme des retraites et du futur système qui devrait entrer en vigueur à compter de 2025. L’interrogation principale des Français avant ces annonces demeure la même : l’âge légal, actuellement fixé à 62 ans, va-t-il changer ?
La question très sensible de la réforme des retraites va revenir sur le devant de la scène médiatique et politique ce jeudi. Jean-Paul Delevoye, le haut-commissaire à la réforme des retraites, doit en effet dévoiler dans la matinée ses conseils, recommandations et autres préconisations pour le futur système qui sera instauré dans les prochaines années en France, très probablement à l’horizon 2025. Le fameux "système universel" annoncé et promis par Emmanuel Macron lors de son élection à la présidence de la République.
J’intervenais ce jour à l’ @IPPinfo avant la remise de mes préconisations sur le système universel de retraite d’ici une quinzaine de jours. pic.twitter.com/vu9HKxSQT5 — Jean-Paul Delevoye (@delevoye) 26 juin 2019
Après avoir reçu les partenaires sociaux (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, Unsa, Medef, CPME, U2P et FNSEA) en présence de la ministre des Solidarités Agnès Buzyn en tout début de journée, partenaires sociaux avec lesquels il a multiplié les rencontres depuis dix-huit mois, Jean-Paul Delevoye se rendra ensuite à Matignon pour remettre son rapport à Édouard Philippe. Un document qui devrait ainsi être dans les prochains mois la base concrète d’un projet de loi attendu en Conseil des ministres à l’automne avant un examen par le Parlement l’année prochaine.
La question centrale de l'âge légal du départ à la retraite
"Ce n'est pas une réforme, c'est un projet de société", a d’ores et déjà prévenu le haut-commissaire après s’être attaqué depuis un an et demi à l’un des sujets, si ce n’est LE sujet le plus sensible de la société française. Une promesse aussi : "plus juste et plus lisible", ce futur système, qui doit remplacer les 42 régimes existants, restera "public et par répartition". "Chaque euro cotisé donnera les mêmes droits à tous", avec des points accumulés sur l'ensemble de la carrière et un âge légal de départ maintenu à 62 ans, une promesse du candidat Macron.
A ce propos, un-delà de l’âge légal de 62 ans qui sera donc maintenu, des indiscrétions accréditent la thèse de la prochaine création d’un "âge pivot", fixé à 64 ans. En fait, il faudrait aller jusqu’à cet âge de 64 ans pour toucher la retraite à taux plein. Un bonus serait même prévu pour les salariés qui iraient au-delà de 64 ans. En revanche, la pension serait moins élevée pour ceux qui s’arrêteraient avant 64 ans.
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"Pour deux ans, oui, je suis prête à travailler plus, explique à notre micro Jacqueline Gloaguen (54 ans), coordinatrice dans une PME d’aide à la personne. Travailler plus longtemps ça peut être bien puisqu’on garde un lien social." De son côté, Dominique Dumoutier, peintre en bâtiment de 48 ans, redoute de devoir travailler plus longtemps, lui qui exerce depuis 31 ans un métier physiquement usant : "Ce n’est pas dit qu’on y arrive (à la retraite, ndlr), et puis dans quel état physique ? Le genou, le dos ? Monter des échafaudages, c’est physique, alors comment on sera ?"
Flou artistique complet
Philippe Pihet (FO)
Régimes spéciaux, fonctionnaires, droits familiaux, pensions de réversion… Par-delà l’âge de la retraite, les questions sont multiples avant les annonces de Jean-Paul Delevoye. Et les inquiétudes le sont tout autant dans le camp des partenaires sociaux. Ainsi, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez annonce d’ores et déjà que "les principales victimes" de cette réforme seront les "précaires". Pour Philippe Pihet (FO), "on est encore sur du flou artistique complet". Frédéric Sève (CFDT) souhaite, lui, découvrir avec les conclusions de Jean-Paul Delevoye "une méthode de construction crédible".