Sécurité du réseau ferré : le rapport qui accuse la SNCF

Publié le 21 août 2019 à 8h11, mis à jour le 21 août 2019 à 9h15

Source : TF1 Info

TRANSPORTS - Les problèmes de maintenance ayant conduit à des accidents comme celui de Brétigny-sur-Orge en 2013 "persistent" à la SNCF, affirme "Le Parisien" ce mercredi sur la base d'un rapport partiel et confidentiel du gendarme du ferroviaire EPSF. La SNCF minimise.

Les problèmes de maintenance ayant conduit à des accidents comme celui de Brétigny-sur-Orge en 2013 "persistent" à la SNCF : c'est ce qu'affirme Le Parisien ce mercredi. Le quotidien se base sur un document partiel et confidentiel réalisé par le gendarme du ferroviaire EPSF (Établissement public de sécurité ferroviaire), alors que la SNCF souligne au contraire une amélioration de la sécurité depuis trois ans.

En effectuant eux-mêmes des contrôles le long des voies ferrées entre avril et mai 2019, les enquêteurs de l'EPSF ont trouvé des "dizaines d'anomalies", dont certaines pouvant affecter la sécurité. Mais surtout, celles-ci ne figuraient pas dans les rapports SNCF même lorsque la dernière tournée d'inspection remontait à une semaine, souligne le quotidien. Le Parisien évoque ainsi des éclisses (pièces métalliques reliant deux rails) avec des boulons desserrés ou manquants - un élément qui a joué un rôle essentiel dans le déraillement du train Intercités Paris-Limoges à Brétigny-sur-Orge (Essonne) qui avait fait sept morts et plus de 30 blessés le 12 juillet 2013.

Le rapport de l'EPSF, couvrant l'audit technique de 14.000 km du réseau SNCF (qui en compte 30.000 au total), pointe aussi "plusieurs centaines d'anomalies" qui "n'ont pas été traitées dans les délais".  "Il n'est pas possible d'avoir la garantie que les anomalies identifiées lors des opérations de surveillance ont bien été traitées" observent les auteurs du document, cités par le journal.

La SNCF minimise

Mardi soir, le rapport d'audit n'était pas disponible sur le site de l'EPSF et aucun responsable n'a pu être joint. Interrogée par l'AFP, la SNCF a quant à elle confirmé la teneur du rapport, tout en minimisant les conclusions tirées par le quotidien. "Si l'EPSF avait noté des situations graves ou des écarts graves, il a l'obligation de demander des mesures conservatoires immédiates, ce qui n'est pas le cas" a souligné un responsable. "Pour juger de l'état de la sécurité, il faut regarder le nombre d'"accidents de sécurité remarquables" signalés par l'EPSF, et qui a baissé de 30% en trois ans" a indiqué la même source.

Invitée à l'antenne de RTL ce mercredi, la ministre des Transports Élisabeth Borne a assuré que "la sécurité des voyageurs, c'est la priorité numéro 1". Et d'expliquer que son ministère sera "vigilant" à ce que "des correctifs soient apportés à court terme et à moyen terme, et que toutes ces insuffisances trouvent des réponses".  Et d'ajouter : "On a tous en tête l'accident de Brétigny-sur-Orge, tout est fait pour que ça ne se reproduise pas (...) On va augmenter de 3,6 milliards d'euros par an, c'est 50% de plus que ce qui se faisait au cours de la dernière décennie".

Depuis Brétigny-sur-Orge, "le contrôle et la sécurité ont été complètement remis à plat, avec notamment le lancement de plusieurs trains de surveillance bardés de capteurs électroniques, baptisés Surveil, qui sillonnent jour et nuit le réseau pour vérifier l'intégrité du réseau", a par ailleurs ajouté le responsable de la SNCF joint par l'AFP. Selon lui, "il n'y a jamais eu autant de contrôles, ce qui est une bonne chose".


La rédaction de TF1info

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