Urgences : cet été, faute de médecins, le SMUR de Lens sera fermé certains jours

Publié le 9 juillet 2019 à 22h18, mis à jour le 9 juillet 2019 à 22h53

Source : JT 20h Semaine

URGENCES - Une illustration de plus de la dégradation des services d'urgences en France ? Cet été, le SMUR de Lens sera fermé certains jours : la faute à une pénurie de médecins urgentistes.

La sonnette d'alarme avait déjà été tirée du côté de Lons-le-Saunier, mais cette fois, c'est à Lens que le problème s'enlise. Le SMUR (service mobile d'urgence et de réanimation) de l'hôpital de Lens ne sera plus en mesure d'assurer la totalité de son service, cet été. Il sera même fermé certains jours, en raison de la pénurie de médecins urgentistes. Depuis l'hiver dernier, onze médecins sur les 18 urgentistes du service ont démissionné et seront partis d'ici à la fin août. 

En conséquence, une équipe du SMUR, celle de jour, a cessé ses activités temporairement à partir du 1er juillet. La seconde équipe, qui fonctionne 24h sur 24, "est toujours opérationnelle mais verra quelques plages non pourvues durant l’été", indique le docteur Alain-Eric Dubart, chef du pôle urgences au sein du groupement hospitalier (GHT) de l'Artois, dans un communiqué de la direction. 

Dans les faits, "trois nuits, dont deux samedis en juillet" ne sont, pour le moment pas assurées au planning. En août, "sept plages dont cinq nuits de week-end", ne le sont pas non plus, détaille M. Dubart. Il assure par ailleurs qu'une "solidarité intra-GHT (...) et une aide régionale" sont mises en place "afin de médicaliser ces plages vacantes". Une "procédure dégradée" est aussi mise en place en lien avec le Samu du Pas-de-Calais. Ce qui signifie qu'en cas de besoin" à Lens, le centre 15 (Samu) fera intervenir "le Smur disponible le plus proche du lieu d'intervention". 

Une situation fortement dégradée donc, et que les syndicats déplorent. "La situation est gravissime et dangereuse : cela veut dire que le premier service d'urgences du département n'aura pas du tout de Smur pendant dix jours cet été" et que "le reste du temps, nous n'aurons aucune soupape de sécurité en cas d'imprévu, comme l'absence d'un médecin", a déploré auprès de l'AFP Patrice Ramillon, secrétaire adjoint de FO au centre hospitalier. 

"Le reste du territoire va devoir suppléer à cette carence (...) et cela entraînera des retards considérables de prise en charge pour les patients", a-t-il regretté. Situé à une quinzaine de kilomètres de l'hôpital de Béthune et à une vingtaine de celui d'Arras, l'hôpital de Lens couvre un bassin de vie comptant 350.000 habitants, et voit passer plus de 60.000 adultes par an aux urgences.


La rédaction de TF1info

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