Après avoir discrètement visité les urgences de Saint-Antoine, Agnès Buzyn recevra la "communauté des urgentistes" vendredi

par Amandine REBOURG
Publié le 13 juin 2019 à 11h39

Source : Sujet TF1 Info

MOUVEMENT DE GREVE - Trois mois après le début du mouvement de grève qui secoue de nombreux services d'urgences en France, Agnès Buzyn a rendu visite aux urgentistes de l'hôpital Saint-Antoine à Paris, ce mercredi 12 juin, tard dans la soirée. Un lieu sans doute pas choisi au hasard, c'est de ce service qu'est partie la grève qui compte désormais 101 services d'urgence mobilisés.

La visite n'était officiellement pas inscrite à son agenda. Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé s'est rendu au service d'urgences de l'hôpital Saint-Antoine à Paris, ce mercredi 12 juin. Une "visite de courtoisie" sans médias où le lieu n'a certainement pas été choisi au hasard : c'est ici que les premiers paramédicaux à avoir tiré la sonnette d'alarme, se sont mis en grève illimitée, en mars dernier, après l'agression de trois soignants. 

Certains soignants l'y ont accueillie "un peu froidement", a-t-elle relevé, quand "d'autres avaient envie de parler de leur vie". Le "moment d'échanges" a duré "une demi-heure", selon elle. "Ils sont fatigués et ce qu'ils expriment, c'est-à-dire un épuisement, ça se voyait sur leurs visages, et donc j'entends cet épuisement", a-t-elle assuré. Et d'annoncer que ce vendredi 14 juin, elle recevra "la communauté des urgentistes avec les paramédicaux et le collectif InterUrgences". 

"Ils seront autour de la table, et l'idée c'est qu'on cherche ensemble des solutions pour améliorer le fonctionnement des urgences, parce qu'on voit bien qu'aujourd'hui, elles sont totalement inadaptées aux besoins de la population", a indiqué la ministre. 

Cette réunion doit aboutir à ce que la mission annoncée la semaine dernière, le collectif des urgences en grève et le Conseil national des urgences hospitalières regroupant "tous" les professionnels "me proposent d'ici l'été des mesures d'urgence", a développé la ministre. "Tout ce qui va m'être proposé, je le mettrai en oeuvre (...), j'attends leurs propositions, j'attends de la créativité", a-t-elle ajouté. 

"Une visite de courtoisie" insuffisante

Du côté du collectif Inter-urgences, collectif regroupant les différents services en grève à travers la France, cette petite visite n'a guère apaisé la colère car ces "deux heures de courtoisie auprès des personnels restent insuffisantes". "Si le collectif reconnait un déplacement sur le terrain, des réponses à la hauteur du malaise ayant cours dans les services sont toujours attendues", écrit le collectif dans un communiqué en invitant au passage "le gouvernement à visiter l'ensemble des services s'il le désire". 

Un pas en avant en faveur des soignants ou simple désir de se racheter auprès de ceux qui ont "dévoyé leur arrêt maladie", comme elle le disait après l'arrêt de travail collectif du service de Lariboisière. A deux reprises, des représentants syndicaux et des soignants ont été reçus au Ministère par des membres du cabinet d'Agnès Buzyn, et non la ministre elle-même. Ce qui était vu comme un mépris de la part de certains soignants.


Amandine REBOURG

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