1500 obus forcent l'évacuation de tout un village de l'Aisne

Publié le 11 octobre 2021 à 16h33, mis à jour le 12 octobre 2021 à 15h36

Source : JT 13h Semaine

DÉMINAGE - Un dépôt de 28 tonnes d’obus datant de la Première guerre mondiale a été découvert à Levergies, dans l’Aisne, en mai dernier. Le stock doit être déminé cette semaine, obligeant les habitants à quitter leur village en journée pendant quatre jours.

Un dépôt d‘une telle envergure, que pour mener à bien une difficile opération de déminage, il nécessite de délimiter quatre jours durant un strict périmètre de sécurité autour delui. Les 550 habitants et salariés d'entreprises de Levergies, dans l’Aisne, devront quitter leur domicile de mardi à vendredi dans la journée pour une opération d'évacuation d'un stock d'environ 1500 obus datant de la Première guerre mondiale, précisent ce lundi, à l'AFP, le maire de la commune et la préfecture. 

Cette évacuation et "l’arrêt de toute activité commerciale et de circulation" doit permettre "la neutralisation et le déplacement des obus par les services de déminage vers le site de destruction", affirme la préfecture dans un communiqué. "Les habitants de la commune devront donc quitter leur domicile avant 8h30" et pourront regagner leurs logements "après 16h30" et ainsi rester dormir sur place.

C’est en mai dernier que ce stock d’obus allemands de quelque 28 tonnes est découvert dans un champ de pommes de terre, rapporte Le Parisien. Les obus ont été "découverts dans un champ situé à 300 mètres à vol d’oiseau du centre du village à l’occasion de fouilles pyrotechniques pour creuser un chemin d’accès à de futures éoliennes", confirme le maire de la commune à l'AFP.

"Empilés comme des cigarettes"

Ces armes doivent désormais être acheminées pour "destruction au camp militaire de Sissonne", à 80 km de là. En attendant l’opération de déminage, elles avaient été réenfouies sous trois mètres de terre, poursuit le quotidien. "Il y a une dizaine d’années, déjà 16 tonnes d’obus" avaient été évacués de la commune, "mais ils étaient un peu disséminés", explique le maire à l’AFP. Tandis qu'actuellement, ces obus "sont empilés comme des cigarettes, si un explose, tout explose", met-il en garde. 

Un périmètre de sécurité de 800 mètres autour du dépôt d’obus sera par ailleurs entièrement évacué. L'opération va mobiliser "plus de 100 personnels de l’État et des collectivités locales", selon la préfecture, parmi lesquels une quinzaine de démineurs, précise aussi le maire. 

Du côté de l’évacuation des riverains, le dispositif est également délicat. "Il faut organiser des ramassages scolaires, organiser une cantine pour nourrir tout le monde, énumère l'édile à France 3 Régions. Les nourrices à domicile vont avoir une perte d'exploitation importante. C'est une gêne pour les personnes âgées qui n'ont pas forcément une structure d'accueil ou une famille à proximité." 

Ainsi, une douzaine d'habitants sans solution d'hébergement seront accueillies dans la journée dans un Ehpad proche, tandis que les 98 élèves de l’école primaire du village seront hébergés dans un collège de la localité proche de Fresnoy le Grand.

Selon France 3 Régions, cent millions d’obus seraient encore enfouis dans les sols sur l’ensemble du territoire France. Au cours de la Première guerre mondiale, un milliard d’obus ont été tirés dans le Nord et l’Est de la France, et un quart n’ont pour l’heure pas encore explosé, mettait en garde en 2012 l’association écologiste Robin des bois. Ces déchets de guerres sont aussi accusés de polluer l’environnement en contaminant sous-sols et eaux souterraines.  


La rédaction de TF1info

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