70 km/h sur périph' parisien : quel bilan, deux ans après l'entrée en vigueur ?

Publié le 14 mars 2016 à 14h50
70 km/h sur périph' parisien : quel bilan, deux ans après l'entrée en vigueur ?

ROUTE - L'association "40 Millions d'automobilistes" lance ce lundi un "référendum" en ligne, pour sonder les Franciliens sur une série de mesures prises par la maire de Paris en matière de circulation. L'occasion pour metronews de faire le bilan de l'un des principaux points de crispation entre automobilistes et pouvoirs publics : l'abaissement de la limitation de vitesse à 70km/h sur le périphérique.

Un peu plus de deux ans après l'abaissement de la vitesse maximale autorisée sur le périphérique parisien de 80 à 70 km/h, l'association "40 Millions d'automobilistes" dézingue le bilan de cette mesure. Et propose aux Franciliens de donner leur avis sur la question, ainsi que sur les décisions récentes de la mairie de Paris en matière de circulation. Forte de ses 320.000 adhérents revendiqués, l'association lance ce lundi une consultation sur son site.

L'occasion pour metronews de faire le point sur cette mesure entrée en vigueur le 10 janvier 2014 pour réduire le nombre d'accidents, pour baisser le niveau des nuisances sonores, mais surtout pour réduire la pollution de l'air et la baisse des émissions de polluants. En 2015, la mairie de Paris et la préfecture de police avaient dressé un premier bilan jugé "très positif" de cette mesure. Reprenons, point par point, argument contre argument.

► Moins d'accidents 
Un premier bilan indiquait qu'en 2014, le nombre d'accidents sur le périphérique parisien a diminué de 15,5% par rapport à 2013, pour s'établir "à son plus bas niveau depuis dix ans". En revanche, le nombre de tués a, lui, augmenté. Un bilan qui n'est pas à mettre sur le compte de limitation de vitesse, selon Pierre Chasseray, délégué général de l'association "40 millions d'automobilistes". "Cette mesure n'a pas eu d'effets sur le nombre d'accidents", estime-t-il, interrogé par metronews.

 Fluidification du trafic ? 
Selon la mairie de Paris, la limitation de vitesse a, paradoxalement, augmenté la vitesse moyenne sur le périphérique, en évitant les ralentissements brutaux et en accordéon, et en facilitant les insertions dans la circulation. Une synthèse réalisée par la société de "big data" Inrix a notamment relevé une fluidification du trafic, imputable directement à la baisse à 70km/h de la vitesse. "Inrix a expliqué qu'il faudrait faire une étude plus sérieuse sur la question pour pouvoir en tirer des conclusions solides. Il n'y a pas de données crédibles", déplore, de son côté, "40 millions d'automobilistes".

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► Baisse de 0,6 db des nuisances sonores
"Les nuisances sonores ont diminué "de -1,2dB(A) la nuit, et de -0,5 dB(A) le jour", se félicitait la mairie de Paris dans son rapport, pointant notamment la réduction des bruits de freinage et d'accélération le jour, et des bruits de roulement la nuit. "0,6 db, c'est imperceptible pour l'oreille humaine. Autrement dit, on n'a rien changé pour les riverains", tonne, pour sa part, Pierre Chasseray.

 Des effets sur la pollution difficilement quantifiables
Cette mesure a été prise précisément pour réduire la pollution de l'air et la baisse des émissions de polluants. Sur ce point, la mairie de Paris affirme ne pas disposer de statistiques. "Pour avoir une idée de l'impact réel de cette mesure sur la qualité de l'air, il aurait fallu mesurer la qualité de l'air au dernier jour de limitation de vitesse à 80km/h et une autre au premier jour de l'entrée en vigueur de la limitation à 70km/h. Cela n'a jamais été fait", regrette Pierre Chasseray. "Sachant que la qualité de l'air s'améliore d'année en année depuis 1990, si on fait une mesure de la qualité de l'air aujourd'hui, elle sera forcément positive."

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► Des infractions multipliées par 3,5 
Entre 2013 et 2014, le nombre d'infractions constatées sur le périphérique a été multiplié par 3,5. Une hausse qui s'explique notamment par l'augmentation du nombre de radars, en service, qui sont passés de 7 à 16 entre 2013 et 2014 sur la voie rapide. Pour Pierre Chasseray, décidément d'accord sur rien avec la mairie de Paris,  "c'est la nuit, le soir, qu'il y a plus de flashs. Des automobilistes se font pénaliser en roulant à 71 km/h lorsqu'il n'y a personne sur le périph'". 

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La rédaction de TF1info

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