A partir de six ans, les filles se croient moins brillantes que les garçons

par Marine TESSE
Publié le 31 janvier 2017 à 11h30, mis à jour le 31 janvier 2017 à 11h36
A partir de six ans, les filles se croient moins brillantes que les garçons
Source : AFP

STÉRÉOTYPES - Une étude de l'université d'Illinois montre que dès l'âge de six ans, les petites filles ont tendance à considérer les garçons comme plus brillants intellectuellement, bien que moins assidus dans leur travail.

La règle ne change pas : les stéréotypes liés au sexe commencent très tôt. Selon une étude* de l'université d'Illinois publiée jeudi, les petites filles, à partir de l'âge de six ans très précisément, ont tendance à considérer les femmes moins "brillantes" que les garçons du même âge.

L'un des tests de l'étude a consisté à raconter aux enfants une histoire courte sur une personne "vraiment très intelligente" sans leur dire s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme. A cinq ans, garçons et filles ont attribué à part égale leur propre sexe comme étant celui de ce personnage "très intelligent". Mais à six et sept ans, les filles étaient nettement moins nombreuses à faire ce choix que les garçons.

Les auteurs ont ensuite demandé aux enfants de deviner qui parmi deux garçons et deux filles, avaient obtenu les meilleures notes à l'école. Toutes les petites filles ont estimé que les filles avaient les meilleures notes, suggérant une distinction entre le fait d'être "brillant" et les performances scolaires, plutôt fondées sur le travail et l'assiduité.

Auto-censure professionnelle

Enfin, les chercheurs ont demandé aux enfants de choisir entre deux jeux. L'un est présenté comme destiné "à des enfants très très très intelligents",  et l'autre décrit "pour des enfants qui font beaucoup d'efforts". Les filles de six et sept ans ont montré moins d'intérêt que les garçons du même âge pour le jeu destiné aux enfants "intelligents", alors qu'à cinq ans il n'y avait aucune différence dans le choix selon le sexe. 

Selon Lin Bian, qui a conduit cette étude parue dans la revue Science, ces résultats pourraient être importants pour déterminer comment les stéréotypes se développent et sont susceptibles d'affecter les femmes dans leur choix de carrière. Cela pourrait expliquer pourquoi moins de femmes se dirigent vers des disciplines réputées difficiles comme la physique, la philosophie ou l'ingéniérie.

Une première enquête de l'université de I'llinois concluait il y a un an qu'au niveau universitaire, le stéréotype selon lequel les hommes sont plus intelligents pénalise les femmes aux États-Unis, notamment dans le domaine scientifique. "Les résultats de l'étude confortent l'hypothèse selon laquelle il s'agit de préjugés inconscients enracinés dans des stéréotypes sur l'homme et la femme  dans notre société", notaient les chercheurs.

* étude menée sur 400 enfants entre cinq et sept ans


Marine TESSE

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