Adieu ZEP, bienvenue REP : qu'est-ce qui va changer ?

Publié le 17 décembre 2014 à 10h13
Adieu ZEP, bienvenue REP : qu'est-ce qui va changer ?

ÉDUCATION – La ministre de l'Education, Najat Vallaud-Belkacem, va présenter mercredi la carte des réseaux d'Education prioritaires (REP, anciennes ZEP) en Comité technique ministériel. Selon les syndicats, face à la protestation, le ministère pourrait accepter de réexaminer une dizaine de cas. En attendant, metronews fait le point sur ce qui va changer à la rentrée 2015.

ZEP, REP ou REP + ?
Les "zones d'éducation prioritaires" (ZEP) seront supprimées à la rentrée 2015. Elles seront remplacées par les "réseaux d'éducation prioritaire", qui regroupent un collège et les écoles y sont rattachées. Les établissements les plus sensibles - 350 d'entre eux - sont classés "REP+". Quatre critères ont été pris en compte : le taux d'élèves issus des quartiers plus défavorisés, le retard en 6e, le taux de boursiers et la part d'enfants résidant en zone urbaine sensible (ZUS).

Quels objectifs ?
Lorsqu'il a annoncé la grande réforme des ZEP, Vincent Peillon, encore ministre de l’Education nationale  voulait aboutir à "plus de justice sociale"  et concentrer les moyens sur les établissements les plus en difficultés. À moyen terme, l'objectif est de réduire à moins de 10% l’écart de réussite entre les élèves de ZEP et les autres.

Quelles nouveautés ?
Najat Vallaud-Belkacem a alloué une enveloppe supplémentaire de 305 millions d'euros aux REP. La principale caractéristique, à savoir pas plus de 25 élèves pas classe ne changera pas. En revanche, les enseignants concernés auront une heure de cours en moins (17 heures au lieu de 18 en collège, 23 au lieu de 24 en primaire) afin de favoriser le travail en équipe. Ceux exerçant en REP+ verront leur indemnités augmenter de 50%, pour atteindre environ 200 euros par mois. "Le travail dans ces zones est plus difficile, il était important que l'institution le reconnaisse", se félicite Christian Chevalier, du syndicat SE-Unsa. Les élèves de sixième en difficulté auront aussi la possibilité d'avoir plus facilement accès à l'aide aux devoirs ou au tutorat.

Combien de zones ?
Le ministère devrait présenter mercredi 1082 REP, soit exactement le même nombre qu'auparavant. Toutefois, 10% des établissements sortent du réseau tandis que d'autres y font leur entrée. Paris perd par exemple trois REP tandis que l'intégralité de Mayotte est intégralement classée prioritaire. Problème : certains refusent de perdre leur label et parents et professeurs multiplient les actions . Des syndicats du primaire (SNUipp) et du secondaire (Snes)  ont également prévu une journée d'action  ce mercredi. Selon les syndicats, face à la protestation, le ministère pourrait accepter de réexaminer une dizaine de cas.

Et pour ceux qui en sortent ?
"Il faut absolument prévoir un accompagnement pour la sortie du dispositif, souligne Christian Chevalier, de SE-Unsa. Les enseignants vont se retrouver du jour au lendemain avec une dégradation de leurs conditions de travail. Il faut pas qu'ils se démobilisent". La ministre a promis que les avantages des enseignants professeurs seraient garantis encore trois ans. 

Autre souci : celui des écoles "orphelines". Pour chaque collège sorti du réseau, toutes les écoles qui y sont rattachées en sortent également. Y compris celles qui regroupent des populations très défavorisées. Et leur avenir reste incertain. "Il faut que ces écoles aient droit à un traitement spécifique", réclame Christian Chevalier. Un autre syndicat, le SNUipp estime que 500 écoles primaires sont concernées.

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La rédaction de TF1info

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