"Adopte un veuf": la colocation entre jeunes et seniors, est-ce que ça marche vraiment ?

Publié le 19 avril 2016 à 19h36
"Adopte un veuf": la colocation entre jeunes et seniors, est-ce que ça marche vraiment ?

VIVRE ENSEMBLE - A l'occasion de la sortie d'"Adopte un veuf" dans les salles obscures mercredi, metronews passe en revue le phénomène de la colocation entre différentes générations. Quelle est son ampleur ? Quels sont ses avantages ? Quels écueils à éviter ? On vous dit tout.

Un veuf râleur héberge une baroudeuse envahissante et un avocat divorcé déprimé. En salles ce mercredi, la comédie  Adopte un veuf , de François Desagnat, épingle gentiment les affres de la cohabitation intergénérationnelle. L'occasion pour metronews de faire un zoom sur ce phénomène de société, pour l'heure encore embryonnaire, mais qui prend de l'ampleur en France.

Quelle est l'ampleur du phénomène ?

Si la cohabitation entre un jeune et une personne âgée a tendance à s'étendre à mesure que la crise du logement s'aggrave, le phénomène reste marginal, voire presque militant. "Actuellement, nous avons environ 250 jeunes en formule dite solidaire [sans loyer, ndlr] avec une personne âgée",  nous indique Aude Messéan, cofondatrice du Pari Solidaire . Depuis sa création, en 2004, cette association spécialisée dans la mise en relation entre seniors et jeunes à la recherche d'une colocation se prévaut tout de même d'avoir mis en place 5.000 binômes en France. 

Du côté de la sous-location plus classique, le phénomène, là aussi, peine à décoller. Si ce type de contrat a le vent en poupe en Angleterre ou en Espagne, en France, les offres d'hébergement des seniors représentent, à titre d'exemple, moins de 2% des annonces du site de colocation Weroom, constate son PDG Thomas Villeneuve. En revanche, de plus en plus de quadragénaires et quinquagénaires semblent se lancer dans la sous-location d'une, voire plusieurs chambres, le plus souvent pour des jeunes en quête d'un loyer modéré. "Ces offres représentent aujourd'hui quasiment 15% des annonces sur notre site", note Thomas Villeneuve, président du site Weroom.

 Pourquoi c'est intéressant ?

Pour un étudiant, se lancer dans la colocation intergénérationnelle permet de se loger à un prix défiant toute concurrence. Une chambre chez un senior est souvent moins chère qu'un studio, avec un environnement nettement plus propice aux études que dans le cadre d'une colocation étudiante. En outre, il existe des offres encore plus avantageuses : un loyer réduit moyennant quelques services réguliers (sortir les poubelles, faire les courses, etc. ), voire pas de loyer du tout. "Pour bénéficier d'un logement gratuit, il est demandé d'être présent le soir au dîner pour tenir compagnie au senior. Le jeune a une soirée libre par semaine, et deux week-ends par mois. Enfin, il a trois semaines de vacances, entre septembre et juin", précise Typhaine de Penfentenyo, qui a monté l'association  Ensemble2générations

 Comment éviter que la colocation ne tourne au jeu de massacre ?

"Non, la cohabitation avec une personne âgée n'est pas toujours idyllique", reconnaît Aude Messéan. Pour réussir votre projet, il faut surtout bien l'anticiper. Mieux vaut se mettre bien d'accord avec son hébergeur sur les règles de vie commune. "Si l'on ne partage pas les mêmes motivations, ça ne ne peut que mal finir", rappelle Thomas Villeneuve. La cohabitation avec une personne du troisième âge est un processus qui peut prendre du temps. "Il faut apprivoiser la personne âgée", prévient Typhaine de Penfentenyo. Avec à la clé, parfois, quelques surprises. "On pense généralement que c'est le jeune qui va aider la personne âgée. Mais ça peut être le contraire", conclut-elle avec malice.

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La rédaction de TF1info

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