AÉROPORT NANTAIS - La cour administrative d'appel de Nantes a validé ce lundi 14 novembre les arrêtés autorisant les travaux de l'aéroport controversé de Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique.
Contre toute attente, la cour administrative d'appel de Nantes a donné son feu vert. L'instance a validé ce lundi 14 novembre les arrêtés autorisant les travaux de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique. Le 7 novembre dernier, le rapporteur public - dont l'avis est d'habitude suivi par la cour - avait demandé à cette dernière l'annulation de quatre arrêtés dits "loi sur l'eau" et "espèces protégées", estimant qu'ils ne respectaient pas le Code de l'environnement. Christine Piltant s'était en revanche prononcée en faveur d'une "alternative avérée" : l'optimisation de l'infrastructure existante de Nantes-Atlantique.
Pour rappel, les arrêtés en question, pris fin 2013 par le préfet, autorisent le concessionnaire du futur aéroport (une filiale de Vinci) et l'État à déroger aux interdictions de destruction des zones humides de Notre-Dame-des-Landes et de la centaine d'espèces protégées qui y vivent.
Nous pensions que les conclusions du rapporteur seraient suivies, comme dans 90 % des cas
Françoise Verchère, opposante au projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes
Les opposants ont désormais deux mois pour déposer un recours devant le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative française. Mais ce pourvoi, qui porte sur des questions de droit, ne saurait être suspensif. "C'est une immense déception. Nous pensions que les conclusions du rapporteur seraient suivies, comme dans 90 % des cas", a réagi Françoise Verchère, l'une des requérantes, ancienne élue (Front de gauche) de Bouguenais, où est situé l'actuel aéroport. "Le combat continue", a-t-elle prévenu depuis la salle où s'étaient pressés partisans et opposants en début d'après-midi. "Déception et incompréhension" également pour Julien Durand, porte-parole de l'Acipa, principale association d'opposants.
"C'est un fait rarissime", a encore dénoncé Yannick Jadot, candidat EELV à la présidentielle présent dans la salle. "Je ne peux pas déconnecter cette décision du contexte politique (...), qui nous fait perdurer un mauvais film et un très mauvais scénario", a-t-il avancé.
Le projet de transfert de l'actuel aéroport nantais à une vingtaine de kilomètres au nord est source de dissensions jusqu'au sein du gouvernement. Le chantier est suspendu depuis quatre ans. Mais Manuel Valls avait confirmé sa volonté de lancer à l'automne les travaux préparatoires, malgré les réserves de sa ministre de l'Ecologie Ségolène Royal. Déclarée d'utilité publique en 2008, la nouvelle infrastructure aurait dû être inaugurée en 2017.