ÉTAT D'ESPRIT - Pour la première fois depuis la révélation de son agression par Harvey Weinstein dans le "New York Times", Judith Godrèche a pris la parole. Dans une interview au "Journal du dimanche", l'actrice française est revenue sur le sentiment de fébrilité ressenti lors de l'arrestation du producteur, vendredi 26 mai.
En octobre dernier, Judith Godrèche était l’une des premières femmes à dénoncer les agissements d’Harvey Weinstein. Elle racontait, dans le New York Times, avoir été agressée par le producteur en 1996. L’actrice ne s’était depuis plus exprimée sur le sujet dans les médias. Jusqu’à ce dimanche, soit deux jours après l’arrestation de l’homme à Manhattan. Dans une longue interview au Journal du Dimanche du 27 mai, elle se confie sur l’après, sur ce que va changer l’inculpation d’Harvey Weinstein pour viol et agression sexuelle.
Pour Judith Godrèche, la chute du géant d'Hollywood "sonne comme une petite révolution" ."J’étais extrêmement fébrile ce matin, j’avais du mal à y croire… Certes de la joie, mais tout en ayant conscience que le chemin serait très long, au-delà bien entendu de l’issue du procès", se souvient-elle auprès du JDD. "En octobre 2017, lorsque je me suis confiée à Jodi Kantor, l’enquêtrice du New York Times, il paraissait impensable que Weinstein finisse un jour devant un tribunal. Pour tous, c’était l’homme intouchable, appartenant à cette caste dont l’impunité ne saurait être remise en question et dont le statut était ultraprotégé."
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Au-delà du soulagement, l’actrice, qui a fait une belle carrière aux Etats-Unis, salue toutes les femmes, qui comme elle, se sont exprimées et ont "pris des risques considérables pour leur carrière". "Même si la peur ne nous a pas quittées, il y a cependant le sentiment que les masques tombent: il va être dorénavant de plus en plus difficile pour certains d’éviter la vérité", souligne Judith Godrèche. "C’est comme un souffle d’espoir de changement", poursuit-elle.
Depuis cette affaire, Judith Godrèche dit avoir relevé quelques changements salvateurs. "Le débat est désormais ouvert, note-t-elle. À l’école de ma fille, par exemple, les élèves s’expriment sur certaines choses qui les mettent mal à l’aise et qu’elles n’auraient pas osé évoquer avant."