"Brebis galeuses", "agents du désordre" : d'Omar Sy à Patrick Bruel, les artistes signent un tribune pour Théo et Adama Traoré

I.E avec AFP
Publié le 15 février 2017 à 8h36
"Brebis galeuses", "agents du désordre" : d'Omar Sy à Patrick Bruel, les artistes signent un tribune pour Théo et Adama Traoré
Source : Thomas SAMSON / AFP

TRIBUNES - Des dizaines d’artistes s’expriment, proposant des pistes pour mettre un terme aux violences policières, dans deux tribunes à paraître ce mercredi dans "Libération", après le viol présumé de Théo mais aussi de la mort d’Adama Traoré lors de son interpellation à Beaumont-sur-Oise.

Ils sont des dizaines à se mobiliser. Artistes, sportifs, comédiens, ils énoncent des pistes pour mettre aux violences policières dans des tribunes publiées dans Libération à paraître mercredi après le viol présumé du jeune Théo lors de son arrestation mais aussi la mort d’Adama Traoré lors de son interpellation à Beaumont-sur-Oise en juillet dernier. Rédigée par un ex-adjoint au maire de Brétigny-sur-Orge (Essonne), Steevy Gustave, la première tribune est notamment signée par les chanteurs Patrick Bruel, Hugues Aufray, les comédiens Josiane Balasko, Jean Benguigui et Mathilda May ou encore l'humoriste Anne Roumanoff.

Qualifiant de "brebis galeuses" et d'"agents du désordre" les quatre policiers mis en examen, dont un pour viol, après l'interpellation de Théo le 2 février à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), ils considèrent que "ces monstres ne peuvent être associés aux forces de l’ordre qui nous protègent et sauvent des vies au péril des leurs".

Mais "est-ce une bavure, un fait divers de plus qui sera, lui aussi, classé sans suite ?", demandent-ils. "Dans ce pays des droits de l'Homme, y a-t-il une justice pour les hommes à la peau sombre et une pour ceux qui portent l'uniforme ? Ne devrait-elle pas être d'autant plus intraitable envers ceux qui les premiers devraient être intraitables".

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Ils proposent un "vouvoiement systématique"

Ils proposent plusieurs pistes pour endiguer ces violences policières "avant qu'il ne soit trop tard". Notamment que "le vouvoiement soit systématiquement employé lors des contrôles", que le récépissé donné à la personne contrôlée par les policiers soit instauré "avant la fin du quinquennat" - une promesse non tenue du candidat Hollande - ou encore que les caméras-piétons soient utilisées par les policiers - une utilisation systématique promise ces derniers jours par le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux.

"Nous demandons aussi de meilleures formations pour nos jeunes policiers et le retour de la police de proximité" ainsi qu'une "vigilance accrue lors des recrutements", ajoutent-ils encore.

L'affaire Adama Traoré "est l'affaire de tous"

Dans une autre tribune également publiée dans Libération, de nombreux autres artistes, parmi lesquels les chanteurs du groupe Zebda, Arthur H ou l'acteur Omar Sy, réclament justice dans l'affaire Adama Traoré, un jeune homme mort au cours de son interpellation par des gendarmes en juillet 2016. Ils considèrent que la "mort suspecte" du jeune homme, sur laquelle l'enquête se poursuit "n’engage pas seulement ses proche mais l’ensemble de notre pays, de notre société".

"Mépris, esprit de revanche et parti pris aveugle, c’est donc le message que les pouvoirs publics renvoient depuis six mois à la famille et aux habitants de Beaumont qui ont manifesté massivement leur solidarité. Finalement organisée, la marche blanche réclamant vérité et justice pour Adama a rassemblé plusieurs milliers de personnes. Une mobilisation sans précédent dans cette commune paisible, derrière une famille qui ne réclame aucun privilège, aucune exception mais exige la stricte application du droit républicain : la vérité sur la mort d’une victime quand la violence des forces de l’ordre est en cause et la mise en examen de ceux qui en sont responsables.

C’est pour cela que l’affaire Adama Traoré est l’affaire de tous : pour affirmer et défendre l’égalité des droits. C’est cette exigence élémentaire que nous, artistes, sportifs, comédiens, écrivains, […], partageons et relayons."

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