Agressée sexuellement, elle explique la culture du viol avec un steak et son chien

par Elodie HERVE
Publié le 2 août 2017 à 17h48
Agressée sexuellement, elle explique la culture du viol avec un steak et son chien
Source : LOIC VENANCE / AFP

NON C'EST NON - Victime d'une agression sexuelle, une Américaine demande pourquoi son chien peut comprendre un non, et pas un être humain adulte.

Plus d’un Européen sur quatre estime qu’un viol est parfois justifié, selon un sondage paru fin 2016. Jupe trop courte, fille trop belle ou encore trop alcoolisée… Les excuses trouvées aux agresseurs sont nombreuses. C’est ce que l’on nomme la culture du viol. Cette façon de désigner la victime comme coupable, et de déresponsabiliter l'agresseur. 

Fort de ce constat, une Américaine a posté sur Facebook une photo de son chien, avec le texte suivant : "Pour les personnes qui disent que les femmes sont violées à cause de la façon dont elles s’habillent : voici mon chien. Sa nourriture préférée, c'est le steak. Il a les yeux rivés sur mon assiette. Mais il ne s'approchera pas plus parce que je lui ai dit non. Si un chien se comporte mieux que vous, vous allez devoir réévaluer votre vie. N'hésitez pas à partager, mon chien est adorable".

Son idée ? Montrer que si un chien peut comprendre que quand c’est non, c’est non ; un homme peut aussi comprendre le refus d’une tierce personne. Dans la version américaine du HuffPost, Bree Wiseman raconte avoir elle-même été victime d'une agression sexuelle. Aux journalistes, elle confie ne pas comprendre comment un pitbull de quatre ans arrive à comprendre le mot "non", et pas un homme. 

En France, une personne sur cinq juge qu'une femme peut avoir du plaisir lors d'une relation sexuelle forcée. Il sont aussi nombreux à trouver que beaucoup de femmes qui disent 'non' veulent en réalité dire  'oui'. Par ailleurs, une "proportion très importante" des répondants estime que certaines agressions ne sont pas des viols, en fonction du statut de la victime, du type de pénétration ou du fait de céder sous la contrainte.

Un seul responsable : le violeur

"Si un pitbull de quatre ans comprend le mot "non", même s'il regarde quelque chose qu'il désire tellement au point d'en baver, alors les adultes devraient comprendre le mot "non", peu importe la manière dont l'autre adulte est habillé", continue cette Américaine. Publiée mi-juillet, sa photo a depuis été partagée plus de 300.000 fois. "La seule personne à blâmer dans un cas de viol, c'est le violeur. Ce sont eux qui ont pris la décision de violer", ajoute-t-elle. 

Ce message rappelle la vidéo posté par un Anglais sur la notion de consentement, en septembre dernier. Sur le ton de l'humour, un voix off raconte les différentes attitudes à adopter si une personne refuse une tasse de thé. "Si vous faites du thé et que vous en proposez à quelqu’un qui accepte, il n’y a pas de problème. Si vous proposez du thé à une personne qui n’est pas sûre de vouloir en prendre, il ne faut pas décider à sa place, ou la faire boire de force. En effet, le simple fait d’avoir fait cette tasse de thé ne vous donne pas le droit absolu de voir cette personne la boire."

Un robot sexuel "programmé pour être violé" Source : Sujet JT LCI
Cette vidéo n'est plus disponible

Les agressions sexuelles sont des infractions pénales passibles de cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende. Le viol est puni de 15 ans de prison. Les injures aggravées sont passibles de six mois de prison et de 22.500 euros d'amende. La non-assistance à une personne en péril est punie de cinq ans de prison et de 75.000 euros d'amende.


Elodie HERVE

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