Air France : mais pourquoi la grève ne s'arrête pas ?

par Nicolas VANEL
Publié le 23 septembre 2014 à 15h45
Air France : mais pourquoi la grève ne s'arrête pas ?

TRANSPORTS – Au neuvième jour de grève des pilotes d'Air France aucune sortie de crise ne semble se dessiner dans ce conflit sur fond de développement de la compagnie low cost d'Air France Transavia. Metronews revient sur les motifs de grogne des pilotes.

Loin de baisser les bras au neuvième jour de leur grève, les pilotes d'Air France maintiennent la pression. Entre deux et trois cents d'entre eux ont même manifesté mardi devant l'Assemblée nationale, portant sur les épaules, par dessus leur uniforme, "des marinières made in France". Dans la matinée sur Europe 1, Manuel Valls les avait à nouveau appelés à "cesser" un mouvement qui n'a selon lui "aucune raison" d'être. En vain.

Car les syndicats continuent de voler dans les plumes du projet de développement de la filiale low cost Transavia, dévoilé début septembre. Face à la montée en puissance des compagnies à bas coûts Ryanair, EasyJet ou Vueling, la direction avait alors assuré que la riposte passait par cette compagnie, qui dessert essentiellement des destinations touristiques du pourtour méditerranéen à partir de la France et des Pays-Bas. Objectif : porter la flotte de Transavia à plus de 100 appareils en 2017, contre une cinquantaine d'appareils actuellement (dont 14 seulement en France), avec pour conséquence la création d'un millier d'emplois en 5 ans, dont 250 de pilotes français.

La grève peut s'arrêter "si le dumping social s'arrête"

Des emplois au rabais, critiquent en substance les syndicats engagés dans l'un des plus durs conflits depuis 1998. Car pour rester rentable, Transavia doit conserver les attraits économiques d'une compagnie low cost, à commencer par limiter au maximum les avantages dont bénéficient les employés de la maison mère.

En réponse, le SNPL, premier syndicat des pilotes de la compagnie, réclame un contrat de travail unique pour l'ensemble des pilotes d'appareils de plus de 100 places au sein des trois compagnies Air France, Transavia et Hop !. Une proposition qui "conduirait inévitablement Transavia France à l'échec", rétorque la direction du groupe.

Face à cette impasse, le président d'Air France-KLM Alexandre de Juniac avait annoncé lundi la suspension du développement de Transavia , "le temps d'ouvrir un dialogue approfondi". Un report que refusent les syndicats, qui veulent le retrait pur et simple du projet. La grève peut s'arrêter "si le dumping social s'arrête", a déclaré mardi le président du SNPL Jean-Louis Barber. La fin du conflit semble encore loin.


Nicolas VANEL

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