Alimentation : le consommateur pas assez renseigné sur l'origine des poissons

Publié le 19 décembre 2014 à 11h44
Alimentation : le consommateur pas assez renseigné sur l'origine des poissons

MYSTÈRE DANS L'ASSIETTE – Une association de défense des consommateurs s'alarme du manque de traçabilité des poissons vendus aussi bien en grandes surfaces qu'en poissonneries. Une absence d'indication de l'espèce ou de la zone de pêche qui pourrait être le signe de fraudes.

Après le scandale des minerais de viande de cheval, c'est au tour du poisson. Alors que les fêtes de fin d'année approchent avec leur lot de repas interminables, une association tire la sonnette d'alarme . La CLCV (consommation, logement et cadre de vie) dénonce ainsi ce vendredi la persistance de problèmes sur l'étiquetage de l'origine ou de l'espèce des poissons.

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L'association de défense des consommateurs demande donc aux pouvoirs publics de sanctionner ces manquements. Car selon elle, il s'agit avant tout de transparence. "Ces informations permettent d'éclairer le consommateur sur les choix qu'il peut faire, c'est essentiel", analyse pour metronews Marine Desorge, chargée de mission à la CLCV.

Des arêtes et de la peau dans la "chair"

L'association avait déjà réalisé une première enquête en juin dernier sur les produits transformés. Elle révélait que dans 80% des cas, la composition reste imprécise. A titre d'exemple, le filet de poisson est rare, présent dans seuls 20% des aliments analysés, et souvent remplacé par des dénominations floues comme "chair" ou "pulpe de poisson", dont la composition est "peu ragoûtante". Car cette "chair" n'est dans certains cas qu'une matière récupérée sur les chutes, avec des fragments de peau et d'arêtes, après passage dans des broyeurs.

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Cette fois, la CLCV s'est penchée sur les poissons eux-mêmes vendus en grandes surfaces, poissonneries ou marchés. Conclusion : "Pour les poissons pêchés en mer, la mention du nom scientifique n'est présente que dans la moitié des cas", regrette l'association dans un communiqué. Pour les poissons d'élevage, elle n'apparaît pas dans un tiers des produits. Or, cette absence pourrait être le signe de fraudes.

Une traçabilité sur toute la chaîne

Concernant les indications des zones de pêche et des méthodes utilisés, qui doivent pourtant être précisées depuis un nouveau règlement européen de décembre 2013, le manque d'information est encore plus criant. Ces indications ne sont présentes que dans 10% des cas.

C'est loin d'être une surprise pour l'association. "On se doutait que la nouvelle réglementation serait compliquée à mettre en place, ajoute Marine Desorge. Car il ne s'agit pas seulement du revendeur en fin de chaîne, mais de tous les maillons. La traçabilité est à reprendre au niveau de chaque intermédiaire."

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La rédaction de TF1info

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