MONTAGNE - À défaut de pouvoir pratiquer le ski alpin, les Français pourront s'essayer à d'autres activités de plein air. LCI a contacté Jean-Marc Silva, président de l'association France Montagnes, pour faire le point sur les activités qu'il sera possible ou non de pratiquer pendant les vacances de Noël.
Pour les stations de haute montagne, c’est la douche froide. Le Premier ministre Jean Castex a annoncé ce jeudi que les remontées mécaniques resteront à l’arrêt mais que les stations pourront néanmoins accueillir du public pour les vacances de Noël. Une décision jugée "totalement incompréhensible" et qui suscite la colère des élus de la montagne et des professionnels du secteur, qui évoquent "20 à 30% de baisse d'activité" sur l'ensemble de la saison. "C'est une aberration, car c'est une activité de plein air !", a réagi auprès de l'AFP Alexandre Maulin, président de Domaine Skiable français (DSF), qui regroupe les opérateurs des remontées mécaniques des 250 stations de ski françaises. D’autant, souligne-t-il, que "les demandes d'annulations s'il n'est pas possible de faire du ski sont gigantesques : 85 à 90% des gens qui viennent à la montagne font du ski".
Mais que les amoureux de la montagne se rassurent, un certain nombre d'activités touristiques de plein air resteront accessibles aux vacanciers. "Même si les remontées mécaniques resteront fermées, la montagne sera accessible et on espère pouvoir accueillir le plus grand nombre de personnes", déclare à LCI Jean-Marc Silva, directeur de l'association France Montagnes, qui regroupe les principaux acteurs du tourisme de montagne en France. "Dès le 15 décembre, quand les Français seront déconfinés, les gens pourront venir en station comme bon leur semble, d'autant plus s'ils sont propriétaires", souligne-t-il.
En hiver, les stations françaises proposons plus de quarante activités, en plus du ski alpin. Bon nombre d'entre elles resteront accessibles
Jean-Marc Silva, directeur de France Montagnes
Les derniers arbitrages concernant les activités qui seront autorisées vont bientôt être finalisées, a fait savoir mercredi à l'Assemblée nationale le secrétaire d'État au Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne. "Pour l'instant, nous attendons encore des précisions de la part du gouvernement pour connaître le champ des possibles", reprend le directeur de France Montagnes. D'autant, souligne-t-il, que les bienfaits et autres vertus de la montagne sont nombreux. "Respirer de l'air pur, en altitude, dans des grands espaces, et faire du sport offrent de nombreux bénéfices du point de vue de la santé. Il s'agit de répondre à une demande sociétale, alors que le moral des Français est au plus bas", rappelle Jean-Marc Silva.
À défaut de pratiquer le ski alpin, les vacanciers pourront s'essayer à d'autres pratiques. "En hiver, les stations françaises proposons plus de quarante activités. Bon nombre d'entre elles resteront accessibles. Pour le ski nordique, qui ne nécessite pas de transport par câble, il y a la question du damage et de la sécurité. La randonnée pédestre, en moyenne montagne avec des accompagnateurs et qui se pratique de manière autonome, nous semble également possible, d'autant plus qu'elle se pratique aussi en plein air", souligne le directeur de France Montagnes. Parmi les autres activités, on peut également citer le trail sur neige, la raquette, le patin sur glaces, les balades en chiens de traîneau ou encore le vélo en fonction de l'altitude et de l'enneigement.
Chaque station étant différente, de par sa taille mais aussi son altitude, un état des lieux va être mené localement
Jean-Marc Silva, directeur de France Montagnes
Chaque Français pourra connaître l'offre des activités qui sera accessible en montagne pour les vacances de Noël et du jour de l'an en se rendant sur le site de France Montagnes. "Chaque station étant différente, de par sa taille mais aussi son altitude, un état des lieux va être mené localement par chacune d'entre elle afin de proposer tout un panel d'activités. Ce sera au cas par cas, massif par massif, altitude par altitude, typologie de station par station, détaille le directeur de France Montagnes. Par exemple, si vous êtes une station proche d'un bassin de population, vous pouvez plus facilement recevoir du monde à la journée, en excursionniste. Ce qui règle le problème de l'hôtellerie. Pour les stations d'altitude, des choix seront faits localement pour déterminer quels services vont pouvoir rouvrir. Il faudra juste s'assurer qu'il n'y a pas d'interactions entre les différents services qui seront proposés."
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Un travail titanesque a été mené ces dernières semaines par l'ensemble des acteurs de la montagne française pour rendre les stations sûres pour les usagers. Ce protocole sanitaire était pratiquement validée. "Il sera mis en place dès lors que les pouvoirs publics autoriseront à nouveau les stations à proposer l'ensemble des services. Quoi qu'il en soit, la magie de la montagne opèrera toujours. Nous l'avons déjà vécu lors des années sans neige, où les remontées mécaniques était à l'arrêt, la clientèle était malgré tout bien présente. En dépit du contexte de la crise sanitaire, tous les Français sont donc les bienvenus pour se faire du bien en altitude", souligne le directeur de France Montagnes, qui se veut optimiste au vu de la fréquentation historique de l'été dernier.