POLÉMIQUE - Dans une interview au JDD, le secrétaire d'État à la Cohésion des territoires affirme une nouvelle fois que la baisse des APL sera compensée par celle des loyers. "Aucun allocataire ne perdra un euro", lance Julien Denormandie. Il annonce aussi que ces APL seront calculées à partir de janvier 2019 sur la base du revenu en cours des bénéficiaires, et non plus sur le revenu d'il y a deux ans.
Deux mois après l'annonce de leur baisse de cinq euros par mois, le gouvernement continue son explication de texte sur la baisse des aides personnelles au logement (APL). Cette fois, c'est le secrétaire d'État à la Cohésion des territoires, Julien Denormandie, qui s'y colle. "Notre engagement est très clair : aucun allocataire ne perdra un euro", clame-t-il dans le JDD. Comment ? "Nous allons permettre de construire plus et moins cher là où il faut construire, dans ce qu'on appelle les zones tendues. Il s'agit aussi de rendre disponibles plus de terrains constructibles, en simplifiant les normes", explique-t-il. "Nous allons mettre de l'ordre dans le système actuel de recours, quifait que plus de 30.000 projets de logements sont actuellement bloqués".
Julien Denormandie annonce également que les APL seront désormais calculées sur la base du revenu en cours des bénéficiaires, et non plus sur le revenu d'il y a deux ans. La mesure entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2019 et "permettra d'économiser plus d'un milliard d'euros". "Le montant des APL que vous percevez prend pour référence votre revenu d'il y a deux ans. Donc si je travaille, alors que j'étais au chômage il y a deux ans, je touche un montant d'APL qui n'est pas en relation avec ce dont j'ai besoin aujourd'hui", ajoute le secrétaire d'Etat alors que le gouvernement doit annoncer sa stratégie pour le logement mercredi prochain.
"Le problème (...), ce sont les loyers trop élevés"
Ces annonces dans le journal dominical interviennent alors que des informations de presse ont récemment fait état d'une baisse des APL dont bénéficient les locataires du parc HLM, d'un montant allant jusqu'à 60 euros mensuels. En contrepartie, le gouvernement souhaite obliger les bailleurs sociaux à réduire d'autant leurs loyers.
Julien Denormandie a déclaré que la baisse de cinq euros par mois du montant des APL, annoncée début juillet, "s'expliquait par le fait que le budget pour 2017, qui prévoyait cette mesure et dont nous avons hérité, n'était pas bouclé". "Mais depuis le premier jour, nous expliquons que nous allons faire une réforme de fond des APL pour traiter le problème à la racine. Or le problème, ce n'est pas les APL, ce sont les loyers trop élevés, qui n'ont cessé de progresser depuis quarante ans", rappelle le secrétaire d'Etat.
Aujourd'hui, 6,5 millions de ménages perçoivent les APL en France.