Avant d'être condamné, Bernard Tapie s'est protégé des huissiers

JUSTICE - Condamné la semaine dernière à rembourser les plus de 404 millions d'euros qui lui avaient été octroyés lors de l'arbitrage du litige l'opposant au Crédit Lyonnais à propos de la revente d'Adidas, l'homme d'affaires a assuré ses arrières. Le Monde révèle mardi matin qu'il avait pris soin, avant la décision de la Cour d'appel de Paris, de confier l'ensemble de ses actifs à un administrateur judiciaire dans le cadre d'une procédure de sauvegarde.
"C'était la seule manière pour moi de dormir tranquille", explique Bernard Tapie au Monde. Le quotidien révèle mardi que l'homme d'affaires, malin, a confié tous ses actifs à un administrateur judiciaire parisien dans le cadre d'une procédure de sauvegarde. Et ce, quatre jours avant que la Cour d'appel de Paris, jeudi 3 décembre, ne le condamne à rembourser les plus de 404 millions d'euros qui lui avaient été octroyés lors de l'arbitrage du litige l'opposant au Crédit Lyonnais à propos de la revente d'Adidas.
Il repousse ainsi une éventuelle saisie de ses biens
Grâce à cette procédure de sauvegarde, autorisée par
le Code du commerce
lorsqu'un débiteur "justifie de difficultés qu'il n'est pas en mesure de surmonter", Bernard Tapie gagne du temps et se met provisoirement à l'abri des huissiers. Ceux-ci pouvaient en effet à tout moment venir ses actifs depuis la semaine dernière, le pourvoi en cassation formé dès le jugement connu par les avocats de Bernard Tapie n'étant pas suspensif. Désormais, ils devront impérativement passer par un mandataire judiciaire pour exiger le remboursement des sommes versées.
"Ce n’est pas une manière de fuir ou d’organiser mon insolvabilité. C’est même tout le contraire, puisque le tribunal sait tout de mes actifs. J’ai tout mis sur la table”, se justifie Bernard Tapie dans
Le Monde
. Le quotidien précise que selon une note produite par le camp Tapie devant le tribunal de commerce, qui a accédé à sa demande de procédure de sauvegarde, l'homme d'affaires n'a gardé que 101,5 millions d'euros, après paiement des impôts et dettes, sur les 345 millions d'euros d'indemnité principale qui lui avaient été accordés en 2008 par le tribunal arbitral. Sur cette somme, la justice en aurait déjà saisi 97 millions d'euros. Mais il reste également au couple Tapie les 45 millions d'euros perçus au titre du préjudice moral, réinvestis dans le journal La Provence et dans diverses propriétés. "1 500 emplois dépendent de moi, dans le cadre de ma participation de 20 millions d’euros au capital de La Provence, explique d'ailleurs Bernard Tapie au Monde. Pas question qu’ils soient en péril."
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