"Je craque en pleurant", "je m'énerve pour un rien" : victimes du burn-out parental, ces mères nous racontent

Lise Galante
Publié le 16 mars 2018 à 14h08, mis à jour le 21 mars 2018 à 15h20

Source : JT 20h Semaine

TÉMOIGNAGES - De plus en plus de parents sont en état de burn-out parental, un épuisement physique et psychique qui touche principalement les mères. Nous sommes allés à leur rencontre pour essayer de mieux comprendre ce syndrome.

Il touche de plus en plus de parents : on appelle ça le burn-out parental, un épuisement psychique et physique qui peut survenir à tout moment. Selon les spécialistes, ce syndrome toucherait en particulier les mères qui travaillent, toutes catégories socio-professionnelles confondues. Nous avons décidé d’aller à la rencontre de certaines d’entre elles pour qu’elles nous racontent. 

"On ne se rend pas compte, on prend sur soi, on prend sur soi, puis après on s’énerve pour un rien", nous explique d’emblée une mère de famille. "On fait tout pour eux et en retour on récolte toutes les critiques", témoigne une autre. "Moi, je craque en pleurant", poursuit une troisième. 

Un tabou qui persiste

Pleurs, troubles du sommeil, mouvements d’humeur, fatigue extrême, absence de libido, troubles alimentaires… Tels sont les principaux symptômes du burn-out parental. Ce mal, plus de la moitié des mères qui travaillent l’ont connu. Et nombreuses sont celles qui éprouvent des difficultés à en parler. Preuve, s’il en fallait, que le tabou sur la question existe encore, même auprès de son conjoint. "Il faut être bon partout. Quand on nous dit qu’il faut arriver à dissocier la vie personnelle de la vie professionnelle, franchement, c’est impossible, on n’est qu’une personne", nous explique ainsi cette mère, qui témoigne à visage couvert.

Mais pourquoi les femmes sont-elles plus touchées par ce syndrome ? Récemment, nous vous parlions de la problématique de la charge mentale, cette élasticité cérébrale qui consiste à penser sans cesse à tout ce qui touche à l’organisation de la maison et des enfants. "On a l’impression que l’équilibre se fait plus qu’avant entre les parents. Mais pour autant, peut-être qu’on veut encore faire beaucoup trop de choses, nous les mères. On a du mal à déléguer", nous confie ainsi une maman qui travaille. Selon plusieurs récentes études, 95% des femmes se sentiraient en effet plus responsables des enfants que leur conjoint. 

Comment s'en protéger ?

En six ans, la psychanalyste Liliane Hostein a pu constater une augmentation par cinq des burn-out parentaux dans son cabinet. "Les parents sont conditionnés à l’idée qu’ils doivent faire des enfants parfaits. Mais ça n’est pas aussi simple. La vie, ça n’est pas que de courir après une pseudo réussite. La vie, fondamentalement, est faite pour être heureux", nous assure-t-elle.

Un mantra beau sur le papier mais concrètement, comment on fait ? Tout simplement en acceptant d’être des parents imparfaits. Les soirs de fatigue, ne pas hésiter à s’épargner des corvées type lessive, donner le bain ou encore se lancer dans un repas compliqué, sous prétexte par exemple que les enfants doivent manger équilibré. Pareil pour les activités péri/extrascolaires : non, votre enfant n’a pas besoin de cumuler judo-piano-piscine en une semaine pour être un enfant épanoui, on vous assure.

Soufflez, prenez du temps pour vous, et privilégiez les moments de tendresse avec vos enfants, plutôt que de l’organisationnel. N’hésitez pas par ailleurs, si vous en ressentez le besoin, à vous tourner vers un professionnel : pédopsychiatre, thérapeute ou encore ostéopathe, ergothérapeute peuvent être d’une grande aide.  Et enfin, libérez-vous de ce sentiment constant de culpabilité !

Plus d'info avec l'association Atouts Familles aux Mureaux 


Lise Galante

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