Bus scolaire percuté à Millas : l'impossible amélioration du freinage d’urgence des trains

Publié le 15 décembre 2017 à 17h06, mis à jour le 15 décembre 2017 à 20h24
Bus scolaire percuté à Millas : l'impossible amélioration du freinage d’urgence des trains

DÉCRYPTAGE - En cas de danger sur les voies, les trains disposent de système de freinage d'urgence. Mais vu le poids et la vitesse des convois, éviter une collision comme celle de Millas semble impossible.

Au lendemain du terrible drame qui a coûté la vie à cinq enfants après la collision entre un TER et un bus scolaire à Millas (Pyrénées-Orientales), la sidération laisse place au temps des interrogations. Et notamment celle du freinage du train. Lancé à pleine vitesse un convoi peut-il éviter une collision avec un véhicule arrêté sur les voies ? La réponse est, la plupart du temps, négative. Et ce, malgré l’existence de procédure de freinage d’urgence. 

D'après les premiers témoignages des riverains à proximité au moment du drame, le conducteur du train a klaxonné en direction du bus scolaire pour le prévenir de son arrivée.  Le bus a été coupé en deux sous la violence du choc. Et le train s'est arrêté 500 à 700 mètres après l'impact. 

Le freinage d’urgence, un principe conditionné par les lois de la physique

Contactée par LCI, la SNCF indique que le convoi du TER pesait environ entre 80 et 100 tonnes  et circulait à une vitesse normale soit environ 75 km/h sur un tronçon où la vitesse maximale autorisée est de 100 km/h.  

En cas de danger, les trains  sont équipés de systèmes de freinage d’urgence que seul le conducteur ou le mécanicien présent à l’avant de la rame peut enclencher. Placé sur le tableau, ce bouton  appelé BPU permet d’arrêter brutalement le train en cas de danger.  Ce système est régi par un cahier des charges bien précis établi avec  l’EPSF ( L’Etablissement Public de Sécurité Ferroviaire qui réglemente la sécurité ferroviaire).  Contacté par LCI, l’entreprise Bombardier, fabricante d’une partie de la flotte TER de la SNCF, affirme ainsi que les systèmes de freinage suivent un cahier des charges bien précis établi par la SNCF et l’EPSF ( L’Etablissement Public de Sécurité Ferroviaire qui réglemente la sécurité ferroviaire). "Nous mettons en place de nombreuses campagnes d’essai avant la livraison pour tester et prouver la fiabilité de nos systèmes de freinage d’urgence à notre client", dit-on du côté de Bombardier. "Ils sont très fiables et sécuritaires". 

Selon la SNCF, ce système de freinage d'urgence ne peut être amélioré car il est régi.... par les lois de la physique. La seule évolution mise en place il y a quelques années et la création d’un système d’urgence en cas d’absences de réponse d’un conducteur. Ainsi, si le contrôle du trafic ne reçoit pas de signe de vie fréquent de la personne en charge du train, le système va par ses propres moyens s’arrêter. Un système qui permet d'arrêter un train en cas de malaise du conducteur par exemple. Mais dans le cas de Millas, la collision aurait eu lieu de toute façon.


Antoine LLORCA

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