"Ça va mieux" : le spectre d'une déflation s'éloigne

par Nicolas VANEL
Publié le 15 mai 2016 à 18h30
"Ça va mieux" : le spectre d'une déflation s'éloigne

DECHIFFRAGE – L'économie française va-t-elle réellement mieux, comme ne cesse de le marteler François Hollande ? Au fil de la publication des indicateurs économiques, metronews a décidé de confronter l'affirmation du chef de l'Etat à la réalité des chiffres. Aujourd'hui, zoom sur les derniers chiffres de l'inflation.

Longtemps, François Hollande et son gouvernement ont pratiqué, en vain, la méthode Coué sur le front économique, invoquant des indices de reprise qui tardaient à venir et surtout se confirmer. Aujourd'hui néanmoins, le chef de l'Etat en est sûr : "ça va mieux", a-t-il lâché mi-avril lors de l'émission "Dialogues citoyens" sur France 2. Une affirmation qu'il ne cesse de marteler depuis, même s'il a légèrement infléchi son discours.

Il est vrai qu'après s'être établie à 1,1% en 2015, la croissance de l'économie française devrait être de 1,5% cette année, prévoit le gouvernement. Metronews a donc décidé de prendre au mot le chef de l'Etat en analysant l'évolution de la situation de la France à travers les indicateurs économiques avec comme objectif de répondre à cette question : l'économie française va-t-elle vraiment mieux ?

Le risque de déflation s'éloigne

Après les chiffres de la croissance et de la consommation des ménages, les indices de reprise de l'économie française semblent être là, mais celle-ci reste fragile. En témoigne l'indice des prix à la consommation (IPC), indicateur de l'inflation, qui augmente très légèrement en avril (0,1%) après avoir bondi en mars (0,7%), rapporte l'Insee ce jeudi, rattrapant en grande partie, mais pas complètement, la baisse constatée depuis un an (-0,2%, sur un an). Dans le détail, la très légère hausse de l'IPC en avril est surtout portée par le secteur des services et la remontée des prix des produits pétroliers (+1,5%), les produits manufacturés, eux, enregistrent un recul de 0,2%.

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L'indice d'inflation sous-jacente - qui permet de dégager une tendance de fond de l'évolution des prix en excluant les composantes des prix les plus volatils et ceux soumis à l'intervention de l'Etat (produits pétroliers, électricité, gaz, tabac…) – augmente également légèrement en avril (0,1%) par rapport à mars et de 0,6% sur un an, confirmant la tendance d'enrayement de la baisse des prix.

Pas de coup de pouce de l'inflation pour le gouvernement

La crainte d'une spirale déflationniste, réapparue en début d'année, semble donc écartée dans le contexte d'une reprise de la croissance (0,5% au 1er trimestre 2016, contre 0% T1 2015) portée par la consommation et l'investissement des entreprises, deux facteurs clés de la santé économique du pays.

Toutefois, au vu de la faible progression des prix en avril, le gouvernement ne pourra une nouvelle fois pas, comme il l'a déjà intégré dans ses prévisions, compter sur l'inflation pour faire reculer le déficit public. A ce titre, il a déjà prévu de trouver 3,8 milliards d'économies supplémentaires pour tenir son objectif de déficit public de 3,3% du PIB en 2016, comme inscrit dans son "programme de stabilité" transmis en avril à la Commission européenne.

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Nicolas VANEL

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