Caravage dans un grenier : ces histoires incroyables de chefs-d'œuvre retrouvés par hasard

Publié le 12 avril 2016 à 17h00
Caravage dans un grenier : ces histoires incroyables de chefs-d'œuvre retrouvés par hasard

INSOLITE - Plusieurs experts ont affirmé mardi qu'un tableau découvert par hasard il y a deux ans dans le grenier d'une maison du sud-ouest de la France était bien de la main du peintre italien Le Caravage. C'est loin d'être la première fois qu'une œuvre oubliée ou égarée refait ainsi surface. La preuve ci-dessous.

Le monde de l'art regorge d'histoires d'œuvres volées ou ignorées qui réapparaissent par hasard. Celle du possible Caravage découvert il y a deux ans dans le grenier d'une maison de la région toulousaine - alors que ses propriétaires avaient ouvert une sous-pente pour maîtriser une fuite d'eau ! - en offre un nouvel exemple.

Il s'agit d'un tableau "authentique" du peintre italien du 16e siècle, ont assuré plusieurs experts lors d'une conférence de presse à Paris mardi matin, même si cette affirmation suscite encore des doutes chez certains de leurs confrères.


En attendant que cette œuvre soit clairement attribuée à son auteur, metronews vous raconte cinq autres histoires tout aussi étonnantes.

► Une toile de maître retrouvée grâce à... "Stuart Little" (voir photo ci-dessus)
Commençons par celle, peut-être la plus incroyable, d'un  tableau signé du maître hongrois Robert Bereny (1888-1953), la "Dame endormie au vase noir". Considérée comme perdue depuis les années 1920, la toile avait été repérée en 2009 par un expert travaillant pour le musée national de Hongrie. Et ce de manière tout à fait fortuite : alors qu'il regardait avec sa fille de trois ans le film Stuart Little, ces aventures d'une souris adoptée par une famille américaine, l'homme avait reconnu le tableau, qu'il ne connaissait que par une vieille photo en noir et blanc, accroché au mur lors d'une scène du film. Il s'est avéré que l'oeuvre avait été achetée pour une bouchée de pain chez un antiquaire pour les besoins du tournage. Après sa réapparition, elle sera finalement rachetée aux enchères par un collectionneur pour 229.500 euros.

► Un Renoir mis aux enchères par une monitrice d'auto-école
En janvier 2014, la justice américaine avait ordonné qu'un petit tableau d'Auguste Renoir soit rendu au musée des Arts de Baltimore, où il avait été volé en 1951. Cette petite huile du peintre impressionniste, estimée entre 75.000 et 100.000 dollars, avait en effet été retrouvée deux ans plus tôt dans des conditions étranges : elle avait été mise aux enchères par une monitrice d’auto-école, Martha Fuqua, qui affirmait l'avoir achetée en 2009 sur un marché aux puces de Virginie, près de Washington, pour seulement 7 dollars. Durant l'enquête, son frère a toutefois affirmé que le tableau avait en fait été découvert en faisant du tri chez leur mère en 2011, deux ans après l’achat supposé aux puces. Toujours est-il qu'il a bien retrouvé sa place au musée.

EN SAVOIR + >> PHOTOS – Ces toiles de maîtres retrouvées par miracle

► Le bol chinois à 3 dollars valait plus de 2 millions
Si l'histoire de brocante miraculeuse de Martha Fuqua a été soumise à caution, celle-ci ne soulève aucun doute. En 2007, un New-Yorkais avait acheté pour 3 dollars un joli bol blanc dans un vide-greniers. L'objet sera ensuite resté durant longtemps dans sa salle à manger, avant qu'il ne décide à le faire expertiser. Et là, bingo : la poterie épurée de 12 centimètres de diamètre se révèle être en fait un bol "Ding" millénaire datant de la dynastie Song, qui a régné en Chine entre 960 et 1279. Mise aux enchères chez Sotheby's, elle a été adjugée en 2013 pour 2,23 millions de dollars (1.957.000 euros).


► La toile de Ingres oubliée à l’Hôtel-Dieu de Lons-le-Saunier
Cette histoire est moins spectaculaire, mais elle se passe en France, dans le Jura précisément. Une imposante toile attribuée à Ingres, que tout le monde croyait perdue, avait été retrouvée par hasard fin 2014. Alors qu'il était chargé d'effectuer un inventaire des œuvres présentes dans l'ancien hôpital Hôtel Dieu de la ville de Lons-le-Saunier, un historien travaillant pour la Direction régionale des Affaires culturelles (DRAC) de Franche-Comté avait été intrigué par l'immense toile roulée, recouverte de poussière, entreposée dans les greniers aux côtés de vieux tableaux déchirés et de reliques en mauvais état. Des experts ont ensuite assuré qu'il s'agissait d'une deuxième version du "Vœux de Louis XIII", un tableau majeur du peintre du 19e siècle. Son authenticité a toutefois été contestée.

► Le "trésor nazi" de Cornelius Gurlitt
Impossible de ne pas finir cet article par la découverte la plus sensationnelle de ces dernières années : le "trésor nazi" de Cornelius Gurlitt , cet octogénaire allemand qui avait caché dans l'appartement de Munich où il vivait reclus, ainsi que dans sa maison de Salzbourg, plus de 1.600 œuvres amassées par son père sous le IIIe Reich. Parmi elles, des toiles et dessins de Picasso, Chagall, Matisse, Degas, Manet, etc, pour beaucoup issus de la spoliation de Juifs, que la justice allemande s'échine depuis à tenter de rendre aux éventuels ayants droit. La cache fabuleuse de ce collectionneur, décédé depuis, avait pu être retrouvée grâce à une enquête lancée après un simple contrôle dans un train, au cours duquel les douaniers allemands avaient trouvé sur lui 9.000 euros en liquide.


Gilles DANIEL

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