Centre d’accueil pour SDF : quand des militants FN veulent "vérifier" la nationalité des résidents

Anaïs Condomines
Publié le 5 novembre 2016 à 18h37
Centre d’accueil pour SDF : quand des militants FN veulent "vérifier" la nationalité des résidents

VIDEO – L’inauguration du centre d’accueil pour SDF dans le 16eme arrondissement de Paris s’est terminée par l’intervention d’une petite quarantaine de militants du Front national, venus "vérifier" la nationalité des personnes hébergées.

On savait l’ouverture de ce centre d’accueil pour SDF classée parmi les sujets sensibles. Cible d’une vive protestation de la part de quelques habitants du 16e arrondissement, puis d’une tentative d’incendie à la mi-octobre, le bâtiment était placé, pour son inauguration ce samedi 5 novembre, sous surveillance policière.  

Mais ce n’est qu’après le départ de Anne Hidalgo, maire de Paris, et d’Emmanuelle Cosse, ministre du Logement et de l’Habitat durable, venues rendre visite aux cinquante nouveaux arrivants du centre d’hébergement, que des militants du Front national ont débarqué sur les lieux. Sous surveillance policière, une quarantaine d’entre eux ont d’abord entrepris de marcher tout autour  du long bâtiment de bois, en tentant de regarder par les fenêtres. 

"Si ce sont des migrants, on est contre"

Le but ? Ils l’expliquent aussitôt aux journalistes – dont LCI – sur place. "On est là pour vérifier si ce sont des SDF ou des migrants. SI ce sont des migrants, on est contre". Devant quelques caméras, le groupe de militants finit par déployer une banderole siglée « Français d’abord, clandestins dehors ». Le temps de quelques images et le happening est déjà terminé. Dans les étages, plusieurs personnes récemment hébergées passent une tête par la fenêtre, spectatrices de cette scène surréaliste.

Pourtant, l’association Aurore, dont plusieurs bénévoles gèrent le projet, précise à LCI que "ce centre n’est pas destiné à accueillir spécifiquement des demandeurs d’asile". Quelques instants plus tard, à l’issue de sa visite des locaux, Emmanuelle Cosse a quant à elle détaillé : "Il y aura ici des personnes dont la situation administrative ne sera pas réglée, et d’autres qui n’auront pas ce problème. L’hébergement d’urgence est inconditionnel."


Anaïs Condomines

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