Comment l'opinion des Français a-t-elle évolué face à la perspective du confinement ?

V.M
Publié le 27 janvier 2021 à 13h53, mis à jour le 27 janvier 2021 à 14h02

Source : TF1 Info

ACCEPTATION - Un troisième confinement est envisagé en France pour faire face à un possible rebond de l'épidémie. Face à ce scénario, l'état de l'opinion a profondément changé depuis le printemps 2020, comme l'ont mesuré plusieurs enquêtes.

Les Français sont-ils prêts à vivre un troisième confinement ? Le pays peut-il connaître un scénario similaire aux Pays-Bas, à l'Écosse ou au Liban, où le ras-le-bol de la population éclate à travers des manifestations, voire des émeutes ? Ces questions sont au cœur des préoccupations de l'exécutif, qui doit préparer l'opinion à une telle possibilité face au risque d'une nouvelle flambée de l'épidémie sur le modèle britannique. 

Si rien n'est arrêté pour l'heure, comme n'a cessé de le répéter le gouvernement ces dernières heures, pour de nombreux scientifiques, comme Jean-François Delfraissy, le reconfinement de la France est une impérieuse nécessité. L'état d'esprit de la population est scruté à la loupe. Or, la lecture des enquêtes menées depuis le début de la pandémie fait apparaître un changement radical, avec un net décrochage depuis le second confinement, dit "allégé", de l'automne dernier. 

Le reconfinement à reculons

La dernière enquête sur le sujet a été publiée ce mercredi par Elabe pour BFMTV. Selon ce sondage, seuls 52% des Français se disent favorable à un confinement sur le modèle de celui de l'automne dernier. Parmi les 48% qui s'y opposent, 19% se disent "très opposés" à une telle mesure. Ils sont encore moins nombreux (48%) à accepter le principe d'un confinement plus dur, sur le modèle du printemps 2020. 

Par comparaison, selon le même institut de sondage, ils étaient 93% à soutenir le principe du confinement en mars 2020, puis encore 67% fin octobre, lorsqu'Emmanuel Macron avait annoncé le reconfinement du pays. Sur le plan politique, le refus actuel touche particulièrement les électeurs RN (42% restent favorables), à l'inverse des électeurs macronistes (66%) ou socialistes (72%). 

Une chute confirmée par l'enquête Ifop Fiducial pour Sud Radio et CNews publiée le 14 janvier, selon laquelle 45% des Français seulement soutiennent un confinement allégé, et 43% un confinement dur, quand ils étaient encore 67% à l'approuver fin octobre, et même 73% en septembre. 

Décrochage chez les plus jeunes

Si l'on mesure l'acceptation du confinement selon les catégories de population, on observe que le soutien à cette mesure s'est plus fortement émoussé chez les plus jeunes, qui subissent en premier lieu les privations de libertés. 

Si les Français sont toujours très majoritaires à dire qu'ils se soumettraient à un reconfinement, avec 93% des répondants dans le sondage Elabe, cette acceptation apparaît plus forte chez les plus de 65 ans et beaucoup plus faible chez les moins de 35 ans. L'enquête Ifop Fiducial montre aussi que 41% des moins de 35 ans approuveraient le reconfinement, contre 55% des plus de 65 ans. Un ras-le-bol qui touche toutefois toutes les générations, puisque les moins de 35 ans étaient encore 66% à approuver le reconfinement fin octobre, et les plus de 65 ans, 76% à l'approuver. 

L'état d'esprit a profondément changé par rapport au début de la pandémie, quand les Français jugeaient les mesures prises encore trop faible pour endiguer l'épidémie. Fin mars 2020, un sondage Ifop Fiducial faisait apparaître que 73% des Français souhaitaient un durcissement du confinement, qui était pourtant déjà sévère. Non seulement ils ne soutiennent plus massivement les mesures les plus radicales contre la pandémie, mais ils sont également plus nombreux à envisager des contournements des règles. Début novembre, un sondage Ifop pour Consolab avait fait apparaître que 60% des Français avaient transgressé ces règles après seulement une semaine de reconfinement. 


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